Annick Billon
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À l'avant-veille de la Journée internationale de la lutte contre les violences faites aux femmes, deux mois après la mort de Mahsa Amini, la situation des droits et libertés des femmes dans le monde est extrêmement préoccupante. En Afghanistan, les talibans nient les femmes ; en Ukraine, des femmes sont violées et subissent des violences sexuelles de l'envahisseur russe ; en République démocratique du Congo, en Syrie, en Éthiopie, en République centrafricaine, au Soudan, au Yémen, en Birmanie, le viol est utilisé comme arme de guerre. Les minorités yézidie, ouïghoure ou kurde ne sont pas plus épargnées. 

En Iran, la répression est terrible. C'est une répression contre les femmes, d'abord, car elles sont au centre du combat qui y est mené par les manifestants de la liberté, mais, plus largement, c'est une répression contre l'humanité. 

Dans le cas de l'Iran, nous pouvons et nous devons agir, mais nous ne le faisons pas ou pas assez. L'Iran préside actuellement la commission onusienne de la condition de la femme… Quel cynisme ! 

Notre collègue Marie-Arlette Carlotti a déjà soulevé ce paradoxe, le 9 novembre dernier. Le Gouvernement s'est dit impuissant : avons-nous été impuissants quand la Russie a attaqué l'Ukraine ? Non, nous ne nous sommes pas résignés ! Contre l'Iran, les sanctions n'empêchent pas la violence envers les manifestants. 

« Femme, Vie, Liberté » : madame la ministre, le slogan des femmes iraniennes impose à la France de s'élever contre la barbarie des mollahs et cela passe par la dénonciation de la présidence de cette commission onusienne de la condition de la femme par l'Iran. Qu'attendez-vous ? Quand cesserez-vous de mettre un voile sur la condition des femmes en Iran ? 

Réponse du Ministère de l'Europe et des affaires étrangères

publiée dans le JO Sénat du 24/11/2022

Madame la sénatrice Billon, « Femme, Vie, Liberté » : face aux aspirations légitimes des Iraniennes et des Iraniens, le régime a choisi la voie de la répression, ce que nous avons condamné et continuons de condamner de la façon la plus claire.

Chaque jour, on recense de nouvelles victimes – plus de 300 déjà ! –, des jeunes femmes, comme Mahsa Amini, 22 ans, des enfants, comme Kian Pirfalak, 9 ans. Et cela dure depuis dix semaines ! À ces morts, il faut ajouter les arrestations, les détentions, la censure et les pressions contre les artistes, les avocats, les journalistes ou les simples citoyens.

La France soutient les aspirations des Iraniennes et des Iraniens à plus de liberté. Le Président de la République a rencontré, le 11 novembre dernier, plusieurs Iraniennes exilées, qui sont les visages de la lutte pour la liberté et pour les valeurs universelles. J'ai moi-même réaffirmé mon soutien à leur combat à plusieurs reprises, face à la représentation nationale, devant la presse ou par des vidéos, qui, je l'espère, ont pu être vues en Iran.

Notre action se décline dans toutes les enceintes internationales, qu'il s'agisse de l'Union européenne, qui a pris des sanctions à plusieurs reprises contre les responsables de la répression, ou de l'ONU, dont le Conseil des droits de l'homme, demain, jeudi, examinera la situation en Iran et créera un mécanisme d'établissement des faits pour que la vérité puisse être dite.

Nous serons vigilants aussi, madame la sénatrice, pour que l'Iran ne puisse pas détourner la commission de la condition de la femme des Nations unies de son objet.

Enfin, nous continuerons de demander à l'Iran de cesser la répression, de respecter le droit de manifester pacifiquement et, bien sûr, de libérer immédiatement nos compatriotes retenus en otage.



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