Je suis intervenue, le 13 mars, au siège des Nations Unies (New York) pour présenter le rapport sénatorial « Femmes et agricultrices, pour l’égalité dans les territoires » lors de la réunion parlementaire organisée par l’Union interparlementaire (UIP) et ONU-Femmes.

Le lendemain, 14 mars, j’ai été reçue au Consulat général de France par la Consule générale Anne-Claire Legendre. À cette occasion, j’ai pu rencontrer plusieurs acteurs économiques expatriés à New York.

Ce déplacement de deux jours s’inscrivait dans le cadre de la 62ème session de la Commission de la condition de la Femme dont le thème était « Les parlements au service des femmes et des filles en milieu rural ». Membre du Groupe Français de l’UIP, accompagnée de Sophie Errante, députée et présidente exécutive du Groupe français de l’UIP, je participais à ce déplacement en tant que présidente de la Délégation aux droits des femmes et à l’égalité des chances entre les hommes et les femmes du Sénat.

Un sujet majeur

En 2017, la délégation aux droits des femmes du Sénat a publié un rapport sur la situation des femmes dans l’agriculture. J’y ai contribué en tant que co-rapporteure avec 5 collègues sénateurs, dont mon collègue Didier Mandelli. S’appuyant sur de nombreux témoignages et la rencontre avec des agricultrices dans leurs exploitations, le rapport émet 40 recommandations relatives à l’installation, le statut, la représentation, l’accès à la formation, la santé, les violences faites aux femmes en milieu rural…

En tant que présidente de la délégation aux droits des femmes, attentive à la situation des femmes agricultrices, j’ai accepté l’invitation à participer à cette 62ème session de la commission des droits de la femme de l’ONU. Les recommandations émises dans le rapport du Sénat français revêtent des problématiques universelles et sont, à ce titre, transposables dans le Monde.

Dans une résolution adoptée en assemblée générale, l’ONU actait l’importance de la participation des femmes au développement. L’assemblée générale notait le rôle et l’apport décisif du développement agricole et des femmes rurales, notamment des petits exploitants, des femmes autochtones et des femmes des communautés locales, de leurs savoirs traditionnels, dans la promotion du développement agricole et rural, l’amélioration de la sécurité alimentaire et l’élimination de la pauvreté en milieu rural, reconnaît le rôle crucial des femmes rurales dans le développement agricole et souligne qu’il importe de revoir les politiques et stratégies agricoles pour que la fonction cruciale des femmes s’agissant d’assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle soit reconnue et dûment prise en compte dans les interventions à court et à long termes visant à faire face à l’insécurité alimentaire, à la malnutrition, à l’instabilité excessive des cours des denrées et aux crises alimentaires dans les pays en développement.

 

Nouveauté du 21ème siècle ?

Être une fille, pauvre et en milieu rural, rend quasiment nulles les chances d’accéder à l’éducation. Moins de 10 % sont scolarisées au-delà de l’école primaire. À l’occasion de la COP 21, il a été rappelé que les filles et les femmes étaient les premières victimes du réchauffement climatique.

ONU-Femmes est la seule agence de l’ONU crée depuis 2000. Quelles que soient les thématiques propres aux femmes (santé, éducation, violences, accès au foncier…), l’ONU a pris conscience qu’il faudrait entre 50 et 150 ans pour parvenir à l’égalité. L’objectif de cette agence est de contribuer à réduire cette période en inscrivant des résolutions, reprises par l’ONU, dans plusieurs domaines d’actions.

Le 14 mars, j’ai rencontré Yannick Glémarec, directeur exécutif adjoint aux politiques et programmes d’ONU-Femmes. Ce dernier me confiait que « le travail d’ONU-Femmes est essentiel mais la France arrive au 6ème rang des pays francophones dans la contribution à son financement ». Je déplore ce constat alors que l’égalité entre les hommes et les femmes a été déclarée grande cause nationale du quinquennat par le président de la république Emmanuel Macron. En France, le financement des associations et des missions de service public connaît un sort aussi peu enviable. En tant que présidente de la délégation aux droits des femmes, je réclame une contribution de l’État français à la hauteur de ses ambitions en faveur de l’égalité entre les hommes et les femmes.

À la rencontre de français

La rencontre avec des acteurs économiques établis hors de France était également programmée dans le cadre de ce déplacement. Je me suis entretenue successivement avec une délégation de femmes françaises exerçant des responsabilités exécutives dans des entreprises aux États-Unis et avec Victoria Combis, représentante de BPI France à New-York. À l’occasion de ces échanges, il a été rappelé l’importance des réseaux pour accompagner les entreprises françaises qui veulent exporter. Par ailleurs, plusieurs acteurs distincts (BPI, douane, certificats, aides) interviennent et compliquent le processus d’un développement à l’international, une simplification est souhaitable pour gagner en efficience. Ces échanges alimenteront la réflexion parlementaire au sein de la délégation aux entreprises à laquelle j’appartiens également.

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