Le 11 avril dernier j’interpellais la Ministre de la Santé et des Solidarités sur la pénurie de gynécologues médicaux. Je dénonçais la disparition progressive d’une profession pourtant essentielle en termes de prévention, de suivi et de diagnostic et des lourdes conséquences pour la santé des femmes.

Si la Ministre s’est voulue rassurante, en rappelant que le nombre de postes offert avait quasiment triplé depuis 2012, contre une augmentation de 14% toutes spécialités confondues, ces chiffres font en réalité complètement abstraction du fait que la gynécologie médicale ait été complètement supprimée de l'enseignement, et cela durant 17 ans. Or, c’est la seule spécialité dans ce cas. Depuis son rétablissement en 2003, et alors qu’avant sa suppression entre 130 et 140 postes étaient ouverts chaque année, seuls une vingtaine de postes ont été ouverts durant des années, avec des conséquences aujourd’hui visibles pour les femmes. 

Dans sa réponse à ma question écrite, la Ministre se félicitait de la création en février 2019 d’un groupe de travail lancé par l’ONDPS (Observatoire National de la Démographie des Professions de Santé) sur la prise en charge de la santé des femmes, « missionné pour effectuer une étude spécifique sur cette question et notamment sur l’articulation entre différents professionnels de santé, dont les gynécologues médicaux ».

Je m’interroge sur l’intérêt de ce groupe de travail dans la mesure où ces liens existent déjà. Alors de quoi parle-t-on réellement ?  De remplacer à termes les gynécologues médicaux manquants ? Aucune articulation, aucun autre professionnel, ne saurait remplacer les gynécologues médicaux indispensables aux femmes et qui font cruellement défaut aujourd’hui.  

Alors qu’en 2013 déjà 61 % des nouveaux cancers des femmes étaient des cancers gynécologiques, et qu’aujourd'hui le nombre des cancers féminins explose, les femmes ont plus que jamais besoin des médecins spécialistes que sont les gynécologues médicaux, spécifiquement formés pour leur suivi tout au long de leur vie.

 A l’heure où il reste moins de 1000 gynécologues médicaux pour près de 30 millions de femmes en âge de consulter, il est absolument indispensable de former en nombre des jeunes gynécologues médicaux. Il s’agit ni plus ni moins d’une question d’égalité d’accès aux soins pour les femmes

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