Quelques jours après le 11 mai, j’ai souhaité aller à la rencontre d’un professionnel qui a maintenu son activité pendant le confinement. Commerce alimentaire, par conséquent de première nécessité, la ferme de la Goulpière aux Sables d’Olonne propose à la vente une production locale et biologique.

L’exploitation familiale (3 associés) est constituée de deux entités : une EARL pour la production, gérée par Patrick Ravon, et une SARL pour la vente et la transformation, gérée par Dominique Ravon. L’ensemble emploie 12 salariés et 6 apprentis. La Ferme de la Goulpière reste attachée au statut d’agriculteur, c’est pourquoi tous les salariés sont affiliés à la MSA. 

L’EARL s’étend sur 150 hectares environ. 100 vaches jersiaises, appréciées pour leur caractère rustique et le potentiel laitier, sont élevées sur l’exploitation, ainsi que des cochons et de la volaille. 90 % de la production exclusivement bio de l’EARL fournit la SARL, espace de vente composé d’un rayon boucherie-charcuterie-traiteur, d’un rayon crèmerie et d’un espace fruits-légumes-épicerie. La production extérieure à l’EARL représente 30 % du chiffre d’affaires de la SARL.

En tant que magasin alimentaire, la ferme de la Goulpière est restée ouverte pendant la durée du confinement, ainsi que le banc dont elle dispose au marché des Halles des Sables d’Olonne. Comme il était attendu, des règles d’hygiène ont été mises en place pour le personnel et les clients (gants, masques, gel hydroalcoolique), ainsi que le respect des gestes barrière. La crise sanitaire a contraint le magasin à ne pas accepter les propres contenants des consommateurs.

La ferme de la Goulpière a expressément mis en place un service de livraison qui a permis d’approvisionner jusqu’à 100 clients par semaine. Ce service a vocation à demeurer malgré le déconfinement, principalement à l’attention des personnes à mobilité réduite.

L’activité de la SARL a progressé durant le confinement. Plus de consommateurs ont manifestement plébiscité les circuits courts et la production biologique, des arguments « refuge » en période de crise sanitaire. Ayant plus de temps du fait d’une activité professionnelle arrêtée ou réduite, les consommateurs ont également privilégié les petits commerces à échelle humaine, en opposition à l’hyper-distribution. Cela étant, la progression de l’activité de la SARL est contrainte par la fourniture de l’EARL et la ferme de la Goulpière n’envisage volontairement pas une augmentation significative de la production.

La ferme de la Goulpière propose la vente directe à la ferme depuis 1998. En 2010, elle a entamé sa conversion en agriculture biologique (certifiée en 2012). Le nouveau magasin, proposant 3 espaces de vente, a été inauguré en 2013. Pour Dominique Ravon, « l’agriculteur doit s’adapter à la demande du consommateur et ne pas imposer ». La Ferme de la Goulpière fait partie du réseau « Bienvenue à la Ferme ».

Dominique Ravon est également président national du mouvement des MFR (Maisons Familiales Rurales). Suite à ma récente intervention lors d’une séance de questions au gouvernement sur le thème de l’apprentissage, il confirme la nécessité de prendre en charge une partie du salaire pour maintenir l’apprentissage et ne pas décourager l’entreprise de s’investir pour former des jeunes.

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