Le 28 février, en réponse à l’invitation de Jean-Philippe Catusse, dirigeant de la société Interplume et président du syndicat national des duvets & plumes, j’ai visité la société Interplume, basée à Sainte-Hermine.

La problématique et les perspectives de l’économie circulaire, que j’avais notamment pu aborder en tant que rapporteure de la proposition de résolution sur la proposition de directive Paquet « déchets » (session parlementaire 2014-2015), sont au cœur de la démarche industrielle « zéro déchet » de la société : exploitation et la valorisation de déchets, investissements pour une production verte (station d’épuration bactériologique totale en propre équivalent 25 000 habitants, circuit d’eau fermé à 70 %, fourniture de thermie via une unité de méthanisation, candélabres photovoltaïques indépendants et pilotés à distance).

Interplume emploie environ 30 personnes. Du fait d’un fort investissement dans l’automatisation, l’effectif cadre est relativement important (8 personnes). La PMI à taille familiale et les accords d’intéressement contribuent au maintien d’un effectif stable.

La société, qui fonctionne 24/24 toute l’année, collecte l’intégralité des plumes de canards (races à viande) à la sortie des abattoirs. Les plumes de 60 à 80 000 canards sont réceptionnées sur site chaque jour, soit environ 7 tonnes. Après plusieurs traitements de lavage et séchage, les plumes sont triées par valorisation. Les grandes plumes (2 € la tonne) sont revendues à un laboratoire de chimie fine qui en extraira certains composés (kératine, cystine…) pour l’industrie cosmétique. Le duvet représente 8 % de l’apport matière et peut être revendu jusqu’à 75 € le kilo, il est utilisé dans l’industrie du luxe (doudoune) et la literie (couette, oreillers, sacs de couchage). Entre ces deux extrêmes, des plumes « intermédiaires » servent pour l’ameublement, l’habillement et la literie de différentes gammes.

L’approvisionnement d’Interplume est 100 % français (85 % de l’approvisionnement à moins de 100 kilomètres). Du fait que la plume soit un sous-produit d’origine animale, la croissance du marché dépend de la consommation de viande de canard et l’entreprise est soumise aux contrôles vétérinaires. L’installation est classée ICPE.

Interplume, numéro 2 français du marché, réalise 85 % de son chiffre d’affaires à l’export (Prioritairement scandinavie, Japon, Taïwan). L’entreprise a dû anticiper le Brexit puisque l’Angleterre représente 10 % des exportations.

Tout comme les visites de communes, les visites d’entreprises alimentent mon travail de parlementaire et de membre de la délégation aux entreprises. Si Jean-Philippe Catusse reconnaît peu de problèmes liés au code du travail, il déplore cependant le flou juridique autour de préconisations ou recommandations en matière de sécurité. Bien que les contrôles douaniers soient importants et lourds, il en fait une force car garants de qualité et de sérieux pour les clients étrangers. En matière de normes, Interplume s’inscrit dans une démarche d’anticipation plutôt que de subir les textes.

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