Annick Billon
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Avec 70,77 % des voix, en septembre dernier, Bruno Retailleau, Didier Mandelli et Annick Billon conservent leurs fauteuils de sénateurs. Cette dernière a été reconduite récemment à la présidence de la délégation aux droits des femmes. 

Pour Annick Billon, l’ampleur du score obtenu par la liste à laquelle elle appartenait est « le fruit du travail que nous avons mené tous les trois depuis plusieurs années. Nous avons été les porte-voix de nos territoires, notamment pendant le confinement. L’image du sénateur a évolué, elle est plus ouverte. » Ce travail de porte-voix va se poursuivre dans cette nouvelle période de confinement. 

La situation sanitaire, on le devine, est l’un des gros dossiers sur lequel la sénatrice va se pencher. Mais il n’est pas le seul. 

D’épineux dossiers 

La présidente de la délégation aux droits des femmes aborde ce nouveau mandat « avec enthousiasme » et met en avant plusieurs progrès en matière de lutte contre les violences conjugales. « Nous avons pu avoir des réactions rapides, avec les numéros d’appels et tout un arsenal de mesures qui ont empêché une démultiplication des violences pendant le premier confinement. » Annick Billon se réjouit de l’allongement du délai de prescription à 30 ans et de la possibilité donnée aux médecins de signaler les violences.

Des progrès, certes, mais les violences faites aux femmes continuent toutefois d’augmenter. La libération de la parole se heurte encore trop souvent aux lourdeurs administratives. « On a un arsenal juridique important, mais il faut qu’il y ait les condamnations qui aillent avec. Il y a du travail à faire du côté des agresseurs. A-t-on les moyens de faire appliquer les peines ? » Ce sera l’un des sujets sur lesquels la sénatrice entend travailler au cours de son nouveau mandat. 

Autre sujet épineux : celui de l’allongement de la durée légale de l’interruption volontaire de grossesse de 12 à 14 semaines. Un allongement contre lequel a voté Annick Billon et elle s’en explique. « Aucune femme n’a recours à l’IVG par plaisir. Avant d’allonger le délai, il faut se poser la question de la gratuité de la contraception. Il faut aussi se poser celle des délais d’accès à l’IVG, qui sont beaucoup trop longs. Il faut qu’une femme en demande d’IVG soit reçue en urgence. Plus une IVG est tardive, plus elle est risquée. Le sujet pose aussi le problème de l’éducation. » Annick Billon avait d’ailleurs multiplié les rencontres sur le sujet au cours du mois d’octobre : sages-femmes, ordre des médecins, planning familial, etc. Pour la sénatrice, « l’IVG est un droit à protéger. Nous avons déjà les lois pour le faire, il faut se donner les moyens de les appliquer. » 

Quel impact de la crise sur le long terme ? 

La situation sanitaire et le reconfinement constituent l’autre sujet sensible dont doivent s’emparer les parlementaires.
Pour Annick Billon, il faut aider le gouvernement dans cette période complexe mais « pour ça, il faut être associé à la prise de décision et qu’elle soit cohérente. Pour que la population accepte des décisions difficiles, il faut de la transparence et de la cohérence. » Des qualités qui font défaut, selon la sénatrice. Le sujet des commerces en serait une illustration. Annick Billon a d’ailleurs écrit dès les premiers jours au premier ministre pour lui demander la réouverture des commerces de proximité. « Les artisans et petits commerçants sont essentiels à la vie de nos centres-bourgs et centres-villes. » Annick Billon regrette par ailleurs qu’aucune réflexion ne soit menée sur les conséquences de la crise sur le long terme. « Personne ne s’est projeté sur des études d’impact dans un, cinq, dix ans. Cela devrait faire l’objet d’un débat. » 

Franck Hermel

Journal des Sables

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