Annick Billon
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Sénateurs et sauveteurs vendéens se sont rencontrés, hier, au Sables. Le malaise entre les stations locales et la direction parisienne de la SNSM est toujours profond. Il y aurait même « danger ».

Le 7 juin dernier, en pleine tempête, trois sauveteurs sablais de la SNSM sont décédés en tentant de porter secours à un pêcheur en difficulté. Un drame qui a marqué les esprits. Et c’est pour « faire en sorte que ce drame ne se soit pas déroulé en vain » qu’une mission sénatoriale a été créée, indique le sénateur Bruno Retailleau.

Six mois après le naufrage, les sénateurs ont rédigé « un rapport sans complaisance », poursuit Didier Mandelli, également sénateur et rapporteur de la mission. Sans complaisance ? Le rapport l’est assurément. Il est même particulièrement critique envers la direction parisienne de la SNSM et formule « trente propositions concrètes » pour changer les choses.

« Les bénévoles sont usés »

Il y aurait même urgence de tout revoir parce que « le modèle de la SNSM est en danger », assure la sénatrice Annick Billon« Il y a eu des démissions de sauveteurs en cascade à La Réunion, qui se rapprochent des problématiques rencontrées aux Sables-d’Olonne. Les bénévoles sont usés. »

Des exemples ? En outre-mer, ils refusent de partir en mer avec des gilets de sauvetage périmés. Aux Sables-d’Olonne, les sauveteurs fustigent « des choix de matériel ou des règles de sécurité venus de Paris qui peuvent être dangereux ». À Saint-Gilles-Croix-de-Vie, la station locale a été « dans l’obligation d’emmener son bateau à Saint-Malo alors qu’il y a des entreprises à 100 mètres de la station pour faire le même travail à moindre prix ».

Voilà le principal souci aujourd’hui, « la voix des bénévoles ne pèse pas à Paris », insiste Bruno Retailleau. Sans oublier celui du financement. Car « on ne demande pas un sapeur-pompier bénévole de financer sa tenue et son véhicule de secours », souligne Didier Mandelli. À un bénévole de la SMSM, si.

« J’espère que ça servira »

Ce rapport peut-il vraiment changer les choses ? Les deux précédents, sur le financement de la SNSM, semblent être tombés aux oubliettes. Cette fois, Didier Mandelli pense que la donne peut être différente. Parce qu’il « y a eu trois morts ».

Un électrochoc collectif auquel veut aussi croire Christophe Monnereau, le président de la station sablaise et rescapé du drame du 7 juin. Il espère « réellement que ça servira à quelque chose ».

Ce n’est pas un secret, il est en froid avec Xavier de la Gorce, qui occupait jusqu’à peu la fonction de président de la SNSM nationale. Un président omniprésent qui, ces derniers mois encore, est apparu à contresens du rapport sénatorial.

Alors que la mission a parmi ses trente propositions celle de « transférer au niveau local la responsabilité du choix de certains équipements et navires », Xavier de la Gorce s’est félicité d’avoir signé un contrat historique pour la construction de 70 bateaux. Quand la mission suggère un fonctionnement fédéral, comme celui de la Protection civile, Xavier de la Gorce affirme que cela créerait des problèmes. Entre autres.

Alors, le combat est-il perdu d’avance ? Non, veut croire Annick Billon, parce que si Xavier de la Gorce, « n’a ni écouté, ni entendu nos propositions, le Premier ministre l’a fait puisqu’il les met en application ».

Lors du Comité interministériel de la mer (Cimer) qui vient de se dérouler, trois mesures ont été annoncées. C’est aussi « sur la base de ce rapport que le gouvernement et l’Assemblée nationale ont voté la rallonge au budget de la SNSM pour le porter à 10,5 millions d’euros », souligne Didier Mandelli.

Prochaine étape : le 7 janvier dans l’hémicycle du Sénat pour un débat devant Élisabeth Borne, ministre de la Transition écologique et solidaire, « qui devra aussi s’engager ». Beaucoup de regards se tournent également vers le nouveau président national à la SNSM, Emmanuel de Oliveira.

« J’espère qu’il ne faudra pas un nouveau drame pour qu’on se rende compte que des problèmes doivent être réglés », veut croire Yves Auvinet, le président du conseil départemental de la Vendée,

Marylise KERJOUAN.

 

Ouest France

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