Je suis intervenue le mercredi 30 octobre 2019 à l’occasion du débat sur l’avenir de l’enseignement agricole.

Ce fut pour moi l’occasion d’interpeler le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation sur l’impact des récentes réformes de l’apprentissage et du baccalauréat sur l’enseignement agricole.

La réforme de l’apprentissage prévue par la loi de 2018 Pour la liberté de choisir son avenir professionnel, en proposant un véritable choc de simplification pose désormais de nouvelles difficultés.  En effet, alors que les contrats d’apprentissage conclus à compter du 1er janvier 2019 au sein des entreprises de moins de 250 salariés, qui préparent un diplôme de niveau inférieur ou égal au bac, verront leurs aides rassemblées et revalorisées, l’aide pour les diplômes supérieurs a, quant à elle, été supprimée. Cependant, le diplôme le plus recherché de la filière agricole est le BTS « Analyse Conduite et Stratégie de l’Entreprise agricole », dans la mesure où il permet l’embauche de salariés hautement qualifiés et offre des perspectives de reprise d’installations à terme. J’ai donc tenu à relayer l’inquiétude de la filière quant à une suppression des aides fléchés pour les TPE vers les diplômes post-bac, qui pénalisera une profession qui cherche pourtant à monter en compétences.

Un autre questionnement voit également le jour à la faveur de cette réforme : le développement, certes souhaité, de l’apprentissage, qui conduira les lycées à développer des classes mixtes mêlant apprentis et élèves en voie scolaire. Si aujourd’hui les enseignants sont ouverts à cette éventualité, en dépit de contraintes pédagogiques supplémentaires, de nouvelles difficultés pourraient alors apparaître car les enseignants ne sont pas habilités statutairement à intervenir auprès d’apprentis. Il est donc à craindre que dans un avenir proche, cette situation soulève de nouveaux obstacles, qui n’ont pour l’heure pas été pensés.

Enfin, j’ai souhaité évoquer la question de la réforme du baccalauréat général.

Cette réforme qui a permis de regrouper les filières S, ES et L, laisse aux élèves issus des filières générales le choix parmi douze enseignements proposés. Cependant, parmi ces douze enseignements, les lycées agricoles, ne peuvent quant à eux, n’en proposer que trois : les mathématiques, la physique-chimie ainsi que la biologie- écologie.

J’ai donc souhaité alerter le ministre sur cette limitation, qui exacerbera la déperdition d’élèves s’orientant vers les filières agricoles risquant, à terme, de mettre en danger l’existence même de celles-ci.

Je regrette que ces interrogations n’aient pas trouvé de réponses lors de ce débat et c’est la raison pour laquelle j’ai souhaité réitérer ces questionnements via des questions écrites adressées aux services du minière de l’Agriculture de l’Alimentation.

Retrouvez l’intégralité de mon intervention et la réponse du ministre 

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