Au cours du premier semestre 2023, la délégation aux droits des femmes a mené des travaux sur la santé des femmes au travail, thématique jusqu’à présent peu étudiée sous l’angle des politiques de santé publique. Nous entendions ainsi aborder la santé dans une approche large, se référant à la définition de l’OMS de la santé comme "un état de bien-être physique, mental et social".

Notre délégation s’est intéressée aux risques professionnels dans les secteurs dans lesquels les femmes sont majoritaires (métiers du care, de l’entretien, de la grande distribution ou encore du mannequinat et de la représentation), sans oublier les femmes qui exercent dans des secteurs mixtes (notamment les professions libérales) ou majoritairement masculins. Elle s'est également penchée sur les possibilités de développer et d’améliorer les politiques de prévention en milieu professionnel.

Usure physique et psychique, troubles musculo-squelettiques, cancers : les répercussions du travail sur la santé des femmes sont encore largement méconnues. De même, les difficultés associées à l’endométriose, aux pathologies menstruelles incapacitantes, à la grossesse, à l’infertilité, à la ménopause et, plus globalement, à la santé sexuelle et reproductive des femmes sont encore bien trop ignorées dans le monde du travail.

Les rapporteures (Mmes Laurence Cohen, Annick Jacquemet, Marie-Pierre Richer et Laurence Rossignol) ont constaté le déficit persistant d’approche genrée en matière de santé au travail qui a pour conséquence l’insuffisance de la prévention en faveur de la santé des femmes au travail, d’autant plus marquée avec une médecine et une inspection du travail sinistrées. Le manque de reconnaissance de la charge physique et mentale du travail des femmes est à l’origine d’impensés féminins dans la conception et la mise en œuvre des politiques de santé au travail.

Vingt-trois recommandations sont formulées au sein du rapport. Elles s’articulent autour de trois grands axes :

  • chausser systématiquement les lunettes du genre ; 
  • développer et adapter la prévention à destination des femmes ;
  • mieux prendre en compte la santé sexuelle et reproductive au travail, en particulier les pathologies menstruelles incapacitantes et les symptômes ménopausiques.

Mardi 27 juin, la délégation a adopté le rapport « Santé des femmes au travail : des maux invisibles ».

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