100 ans ! Il aura donc fallu un siècle pour qu’un monument aux morts soit érigé sur la commune. Il serait maladroit de dire « enfin » car peut-on se réjouir de voir des noms s’inscrire sur une pierre ? Peut-on se réjouir que La Jonchère ne soit plus une exception française ? Non, il est possible de dire « enfin un monument aux morts à La Jonchère » car, au-delà de la peine que cette stèle recèle, ce monument est enfin un lieu de recueillement pour les familles, de gratitude pour ces soldats morts pour la France, de mémoire pour une société.

En cette année de souvenir de la Grande Guerre, la Vendée, au travers un grand nombre de commémorations, a honoré ses enfants, les anonymes morts pour la France et les prestigieux natifs de Mouilleron-en-Pareds, le « Père la Victoire » Clemenceau et l’officier Jean de Lattre de Tassigny qui sera élevé à titre posthume, le 15 janvier 1952, à la dignité Maréchal de France.

Se souvenir pour ne pas reproduire les mêmes erreurs. Il est bon, à l’heure où les extrémismes ressurgissent en Europe et dans le Monde, de s’attarder quelques instants sur ce monument pour ne pas oublier les malheurs, les erreurs du passé, pour construire la paix. Et pour moi, la paix c’est l’Europe. Il ne faut surtout pas l’oublier à quelques mois de la prochaine échéance électorale. Les Européennes ne sont pas une opération de recyclage pour politiciens en mal de siège. Il est question de notre avenir, de celui de nos enfants, une guerre pacifique qui ne se gagne pas avec des bulletins blancs, ni avec des parties de pêche au bord de l’étang. 

Il manquait un monument en France pour se souvenir des hommes, il n’y a qu’un monument en France pour honorer les femmes, à Verdun.

Le 18 octobre dernier, la délégation aux droits des femmes, que je préside, a organisé un colloque sur « Les femmes pendant la Grande Guerre ». Tout au long de la journée, nous avons évoqué ce rôle primordial que les femmes ont joué lors de ce premier conflit mondial en dehors des champs de bataille. L’absence du mari, parti au front, ne devait durer qu’une saison tout au plus. Il n’en a rien été et les femmes ont suppléé l’absence dans les champs, dans les usines, dans les hôpitaux. Elles ont remué la terre, trait les animaux, éduqué les enfants, pris soin des parents. Dans les courriers aux soldats, dans les rêves des poilus, les femmes ont vécu la guerre, attendu le retour de leur homme, pleuré leur fils, enterré leur frère. La femme est souvent représentée sur les monuments aux morts. Tantôt vierge à l’enfant, tantôt veuve suppliante, Marianne ou Liberté, femme ailée combattante ou victorieuse. Cependant, il n’existe qu’un monument national, à Verdun, élevé en hommage aux femmes de France d’Outre-Mer qui ont tenu un rôle essentiel, au cours des conflits, pour le remplacement des hommes partis au combat.

« Il est plus facile de faire la guerre que la paix » (Georges Clemenceau - Discours de Verdun, 14 juillet 1919)

Photo : Mairie de la Jonchère

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