Sollicitée par le co-directeur de la communauté Emmaüs Essarts-en-Bocage – Pays des Olonnes Jean-Louis Giraud et le directeur du site de Vairé Olivier Blanchard, j’ai visité le magasin de Vairé le vendredi 31 janvier pour évoquer plusieurs sujets de préoccupation et des projets, dont l’extension de la surface de vente et la construction d’une résidence communautaire d’une trentaine de logements afin d’accueillir de nouveaux compagnons.

Administrativement, Emmaüs est une déchetterie de Trivalis.

La communauté accueille 48 adultes et 6 enfants sur le site des Essarts. 9 personnes se déplacent quotidiennement sur le site de Vairé pour assurer l’activité du magasin. La communauté exploitait initialement une surface de 11 000 m2, un agrandissement de 12 000 m2 s’est révélé rapidement nécessaire pour assumer l’importante masse de dons, commune en zone rétro-littorale. Aujourd’hui, le manque d’espace contraint la communauté à rétrocéder des biens plutôt que de les vendre. Cela constitue un important manque à gagner et est contraire à la philosophie chère à l’Abbé Pierre. Les deux sites de la communauté génèrent un chiffre d’affaires de 1,6 millions d’euros, dont 600 K€ à Vairé.

L’activité de vente est assurée les mercredi, vendredi et samedi. Les mardi et jeudi sont consacrés à la préparation, au tri et à la réparation. L’agrandissement prévoit l’installation de 600 m2 de panneaux photovoltaïques, avec le concours de Vendée Énergie, et sera financé par un emprunt dont le coût sera minoré des partenariats privés et entreprises.

Depuis 2010, la communauté Emmaüs bénéficie du statut d’Organisme d’Accueil Communautaire et d’Activités Solidaires (OACAS). Les OACAS visent à favoriser l’insertion sociale et professionnel des personnes qu’ils accueillent. Ils permettent à des personnes éloignées de l’emploi de participer à des activités relevant de l’économie sociale et solidaire sans lien de subordination, à la seule condition de respecter les règles de vie communautaires. En retour, les personnes accueillies ont la garantie d’un hébergement décent, d’un soutien personnel et d’un accompagnement social adapté à leurs besoins et d’un soutien financier assurant des conditions de vie digne.

Actuellement, la communauté accueille majoritairement des migrants sans-papier, originaires d’Afrique. Après une formation assurée par la communauté, ils sont rapidement sollicités par des entreprises vendéennes pour un stage ou un emploi. Or, dépourvu de papiers, le compagnon dépend de l’accord tacite du préfet pour la délivrance d’une carte de séjour et pouvoir prétendre à un emploi dans des entreprises souvent en manque de main d’œuvre. Pour reprendre les termes du co-président, « Emmaüs, toujours à la frange de la légalité, doit composer avec cette notion ».

La construction de la résidence communautaire se heurte à plusieurs obstacles. 60 réalisations Emmaüs bénéficient d’un statut de résidence sociale sans remplir les conditions inhérentes aux logements sociaux : accueil de personnes en situation régulière, occupation du logement de 24 mois maximum, choix des candidats effectué par le SIAO (Service Intégré d’Accueil et d’Orientation). Ces obligations ne sont pas compatibles avec la philosophie de la communauté et contraignent l’OACAS dans son impératif d’offrir des logements décents, d’améliorer les conditions de logement des compagnons. Or, sans la reconnaissance de logement social, confiée à l’appréciation de la Direction Départementale de la Cohésion Sociale, l’impact financier du projet s’en trouve fortement impacté et impose à la communauté un recours à l’emprunt plus important sans pouvoir accéder à la Caisse des Dépôts et Consignations. Soucieuse de cette problématique, j’ai interpellé le ministre chargé de la ville et du logement sous la forme d’une question écrite.

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