Jeudi 13 février, je suis allée à la rencontre d’Hakim Rahmoun, le nouveau directeur général du chantier Alubat aux Sables d’Olonne. Hakim Rahmoun prend ainsi la suite de Christian Picard, l’artisan, avec un pool d’actionnaires vendéens, de la relance, en 2016, du chantier spécialisé dans les voiliers en aluminium.

Aujourd’hui, Alubat emploie 35 personnes sur site, produit une dizaine d’unités par an et propose également une activité de refit (1 700 bateaux en aluminium naviguent actuellement dans le monde).

Alubat propose une gamme de monocoques en aluminium, de 12 à 22 mètres, et un catamaran de 14,50 m, l’Ovnicat. Les bateaux sont conçus pour le grand voyage, « 4x4 des mers capables de naviguer sur tous les océans ».

Les coques des bateaux sont numérisées, découpées numériquement et assemblées à la main. L’absence de la fibre numérique, bien que déployée dans la zone d’activité, représente un réel souci pour l’entreprise. J’ai assuré monsieur le directeur général de mon action pour une liaison dans les meilleurs délais, il n’est pas concevable qu’une entreprise, évoluant sur un marché sensible comme la plaisance, voit son potentiel de développement de la demande, rendue possible par la numérisation, pâtir du défaut d’une technologie accessible. Il n’y a qu’à traverser la rue pour relier l’entreprise et développer des emplois !

Le recrutement est justement un souci en chaudronnerie et en menuiserie. Comme beaucoup d’entreprises vendéennes, Alubat est confronté à une carence de personnel compétent. Le chantier forme actuellement 2 apprentis en chaudronnerie en vue de préserver les savoir-faire.

80 % du budget communication est affecté aux salons nautiques que sont La Rochelle, Paris et Düsseldorf. Le chantier a pour projet d’être prochainement présent à Cannes et Annapolis (USA). En termes de marché, l’objectif à terme est de réaliser 50 % du chiffre d’affaires en France et 50 % en Europe. Alubat retisse un réseau d’agents en Europe (Italie, GB…) en ce sens. Le Brexit ne devrait pas affecter le constructeur qui considèrerait plutôt le marché anglais comme porteur.

Au lendemain de la promulgation de la loi relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire, Hakim Rahmoun me précise qu’il a commencé à s’intéresser à la responsabilité élargie du producteur (REP) en 2009, alors qu’il dirigeait le chantier Olbia, également spécialisé en aluminium. Aujourd’hui, les constructeurs sont contraints de passer et de cotiser à l’APER, organisme piloté par la Fédération des Industries Nautiques (FIN). Hakim Rahmoun évoque le souhait d’un second organisme habilité pour la déconstruction afin de favoriser une concurrence saine. Le sujet de la déconstruction est aussi intéressant que compliqué pour une industrie majoritairement consommatrice de matières premières issues du pétrole. Le directeur général d’Alubat pointe notamment le souci du polyester polymérisé.

Il n’était pas possible pour moi de revenir sur ces lieux sans évoquer la mémoire d’Yves Roucher, fondateur du chantier et ancien adjoint de la mairie des Sables d’Olonne, qui nous a quitté le 7 janvier 2020. 

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