Journal des Sables
La sénatrice de Vendée a édité sa lettre annuelle, bilan de son action au cours de l'année écoulée. Le rapport d'information sur les femmes et la ruralité et l'un des points importants les plus récents.
Chaque année, la sénatrice Annick Billon édite une lettre à 5 500 exemplaires, destinée notamment à l'ensemble des élus de Vendée et destinée à rendre compte de son action et ce, dans tous les domaines de son activité parlementaire.
L'une des actions les plus récentes de la présidente de la délégation au droit des femmes est la participation au rapport sur la situation des femmes dans les territoires ruraux, « Femmes et ruralité ». Un pavé de 300 pages qui livre le constat préoccupant d'un isolement plus grand vécu par les femmes en milieu rural en raison de l'éloignement des services publics, d'un déficit de mobilité, d'une offre de formation moins importante. Pire : l'isolement est d'autant plus criant dans le domaine de la santé, 77 % des départements étant même sous-dotés en matière de gynécologie médicale. Un déficit dont ne souffre pas la Vendée, « mais c'est limite », avertit Annick Billon selon laquelle le département, territoire rural, semble toutefois mieux loti que d'autres en matière de formation ou de mobilité. « La mobilité reste le frein principal pour bien des domaines et la Vendée ne s'en sort pas trop mal. » Mais pour la sénatrice, la vigilance reste de mise pour éviter que les écarts ne viennent grandir, ou mieux se réduisent, en Vendée comme ailleurs. Le rapport comporte plusieurs propositions destinées à y veiller.
Vigilance
La vigilance semble être un des thèmes phares de l'année parlementaire qui vient de s'écouler pour Annick Billon. Une vigilance par rapport à la crise sanitaire, d'abord, qui « a dévoilé toutes les défaillances de notre système de santé », mais aussi la fragilité des entreprises, du milieu culturel et associatif. La question du passe sanitaire s'est d'ailleurs de nouveau posée récemment, via son extension possible jusqu'au mois de juillet. Annick Billon fait partie des parlementaires qui ont saisi le conseil constitutionnel sur le sujet. « Peut-on réellement reconduire le passe sanitaire, qui ne semble pas être l'alpha et l'oméga de la lutte contre l'épidémie dans des conditions qui ne seraient pas soumises au parlement ? » La question est posée.
Une loi « Billon »
En huit pages, la lettre résume donc l'action de la sénatrice sur l'année écoulée. Une action occupe une page entière dans le document : le vote de la loi Billon qui stipule qu'une relation sexuelle est considérée comme contrainte dès lors qu'elle implique un enfant de moins de 15 ans. Le vote de cette loi reste dans le travail parlementaire de la sénatrice l'événement marquant de cette année, autant pour l'avancée qu'elle constitue que pour la difficulté avec laquelle elle a été discutée. « Cela a montré quel pouvait être le parcours d'une loi et avec quelle puissance l'actualité peut influer sur les débats. » Une leçon pour la sénatrice qui a vu « que l'on pouvait avancer parfois contraint par le regard de la société au gré de l'actualité ».
C'est forte de ces enseignements que la sénatrice entend poursuivre son travail de parlementaire. Et il s'annonce chargé à quelques mois de la fermeture de la session qui précédera l'élection présidentielle. « On sent qu'il y a beaucoup de crispations. Et il y a un embouteillage de textes ! » Le projet de loi de finances de la sécurité sociale, dont l'examen débutait lundi n'était pas de moindres.
par • Franck Hermel