Annick Billon
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Entretien avec Annick Billon (Union centriste), sénatrice.

Pendant une année, vous avez été auditrice à l’Institut des hautes études de défense nationale. En quoi cela consiste ?

J’ai candidaté pour être auditrice sur la session 2023-2024. Il y a une promotion chaque année. J’ai été acceptée au sein de la section « politique de défense ». Il y a eu, au cours de cette année, une cinquantaine de jours de travail avec les autres auditeurs qui peuvent être des militaires, des grands reporters, des professionnels de l’industrie ou des personnes politiques.

Au cours de cette année, un thème de travail vous est présenté. Le vôtre était autour du service militaire…

Notre thème d’étude avait déjà été proposé à d’anciennes promotions, mais le résultat n’avait pas satisfait. Il nous a donc été proposé : « Quelle stratégie pourrait conduire à un rétablissement du service militaire et sous quelles formes ? »

Nous avons travaillé dessus. Nous avons aussi fait de nombreuses visites de sites, des déplacements… Pour finalement présenter notre rapport au mois de juin 2024.

De quelle manière avez-vous travaillé ?

Nous sommes partis de l’histoire : le service militaire a été suspendu il y a un peu plus de 26 ans par Jacques Chirac qui souhaitait alors professionnaliser l’armée.

C’était une période totalement différente, en fin de guerre froide. Ensuite, nous avons regardé le présent : le conflit en Ukraine, les crises sanitaires, les épisodes environnementaux montrent qu’il faut quelque chose d’autre. On a voulu inventer quelque chose de nouveau en prenant en compte ce que nous vivons aujourd’hui.

Qu’en avez-vous conclu ?

On a décidé de faire une proposition en prenant pour point de départ que le Service national universel (SNU) deviendrait obligatoire à la fin de l’année 2024.

Sur cette base, on a imaginé un Contrat défense, un nom différent de service militaire car la forme n’est pas la même et nous ne souhaitons pas de confusion. Ce contrat, sur la base du volontariat pour les jeunes de 17 à 25 ans, durerait une période de trois, quatre ou six mois. L’ambition serait de recruter, à N + 5, 100 000 jeunes par an pour étoffer la défense opérationnelle du territoire.

Il y a de réels besoins selon vous ?

Le rétablissement du service militaire est un sujet qui revient souvent. Il faut faire consensus. Mais il y a un constat : on n’a pas suffisamment de réservistes. On permettrait avec ce contrat défense de renforcer les effectifs de la réserve, ou de l’active. Il pourrait permettre aux armées de répondre à deux objectifs : la participation à un conflit armé conventionnel et la participation à différentes crises.

Votre travail est désormais terminé. Servira-t-il dans des négociations politiques qui viseraient à aller dans le sens de votre travail ?

Ce travail, c’est un travail de fond mais attention, nous ne sommes pas allés jusqu’à créer un cadre juridique. Sa force, c’est que nous sommes partis de l’existant. Donc ce travail peut être poursuivi. Dans un besoin de faire nation, de cohésion nationale, nous souhaitons poursuivre. Charge à nous, militaires et autres ayant travaillé à ce sujet, de le porter et de le vendre auprès des ministères.

Recueilli par Jeanne HUTIN.
Ouest France

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