Ouest France
Mercredi 18 avril 2018
Depuis février, l’incertitude planait autour de l’avenir des deux tribunaux sablais. Une réunion au ministère de la Justice a permis de lever les doutes, hier matin.
Quelle était la crainte ?
Celle de voir, à terme, les tribunaux sablais disparaître. Tout est parti du rapport Raimbourg-Houillon, remis à la ministre de la Justice, qui préconisait « différentes mesures dont des regroupements de tribunaux de grande instance, des compétences centralisées, etc. », explique Annick Billon, la sénatrice centriste. De quoi susciter une vive inquiétude aux Sables-d’Olonne et créer une large mobilisation depuis février. Cela avait donné lieu à des rassemblements, des marches, une étude d’impact et même une grève des avocats deux jours par semaine depuis le début du mois d’avril. Seul le député de La République en marche, Stéphane Buchou, se voulait rassurant.
Pourquoi cette réunion à Paris ?
A la suite des craintes exprimées localement, un rendez-vous avait été demandé au ministère de la Justice. Il a eu lieu hier matin. Le député Stéphane Buchou, la sénatrice Annick Billon, le maire du Château-d’Olonne Joël Mercier, l’adjoint au maire des Sables-d’Olonne Geoffroy de Baynast et Nicolas Le Floch le directeur de cabinet du maire d’Olonne et président de l’agglomération étaient présents. Résultat : « Le directeur de cabinet de la ministre de la Justice a annoncé aux élus que le tribunal de grande instance serait maintenu dans son plein exercice, ainsi que le tribunal d’instance », résume Thierry Angibaud, le bâtonnier, représentant des avocats sablais. De quoi lever les inquiétudes puisque « le tribunal d’instance et le pénal ne partiront pas à La Roche-sur-Yon, c’était l’inquiétude majeure », précise Annick Billon.
Quelles ont été les réactions ?
Positives, évidemment. Pour Annick Billon, c’est « une excellente chose ». Pour Geoffroy de Baynast, adjoint au maire des Sables et avocat, c’est aussi « une excellente nouvelle ». Même satisfaction pour le bâtonnier Thierry Angibaud qui constate « que les efforts que nous avons déployés ont été couronnés de succès ». Stéphane Buchou, lui, n’a pas été surpris par cette annonce. Au courant depuis trois semaines, le député avait tenté de « rassurer » les uns et les autres car « un rapport reste un rapport et ce n’est pas forcément un rapport qui fait la réforme ». Au moins, désormais, « j’espère qu’on a pu lever les derniers doutes grâce à cette réunion très constructive ». Thierry Angibaud a aussi une pensée pour les habitants qui, « même s’ils ne réalisent pas forcément aujourd’hui l’étendue des conséquences, ne pourront qu’en bénéficier ».
Et maintenant ?
Le projet de loi de la modernisation de la Justice va être présenté « au conseil des ministres cette semaine », indique Annick Billon. Si les inquiétudes sont levées localement, le bâtonnier préfère cependant rester vigilant « s’agissant du contenu et des moyens de mise en oeuvre de cette réforme, qui restent des points de discorde au niveau national ».
Marylise KERJOUAN