Annick Billon
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Cette table ronde conclut la réflexion entreprise par la délégation aux droits des femmes dans la perspective de la Coupe du monde féminine de football, qui se tiendra du 7 juin au 7 juillet prochain, pour la première fois en France.

« Cette thématique s’inscrit dans le cadre plus général de l’égalité entre les femmes et les hommes », a fait observer Annick Billon, présidente de la délégation, en ouvrant cette réunion. « Malgré des avancées certaines, le football reflète encore les inégalités à l’œuvre dans notre société », a-t-elle poursuivi, mentionnant notamment les stéréotypes qui persistent à éloigner des jeunes filles de ce sport encore réputé masculin, les inégalités salariales entre joueurs et joueuses, ainsi que l’accès aux responsabilités : « On constate trop souvent – cela n’est pas propre au football – que plus on monte dans la hiérarchie, moins on trouve de femmes », a relevé Mme Billon.

Michel Savin (LR, Isère), président du groupe d’études « Pratiques sportives et grands événements sportifs » du Sénat, a qualifié d’« essentiel » pour les territoires l’héritage de la Coupe du monde de 2019. Il a formulé le vœu que cet événement donne « une très grande visibilité au football féminin et au sport féminin en général », notant qu’en matière de médiatisation le chemin restait « encore long » malgré les progrès accomplis.

Pour conduire son travail, la délégation a désigné quatre co-rapporteures représentant différentes sensibilités politiques du Sénat : Annick Billon, (UC, Vendée), présidente de la délégation, Céline Boulay-Espéronnier (LR, Paris), Victoire Jasmin (Socialiste et républicain, Guadeloupe) et Christine Prunaud (CRCE, Côtes‑d’Armor).

Soucieuses de promouvoir une meilleure visibilité des footballeuses et des Bleues, les co-rapporteures ont centré cette table ronde, organisée en partenariat avec la Fédération française de football (FFF), sur le thème du rayonnement de la Coupe du monde, dans les territoires comme dans les médias. La délégation a ainsi entendu des représentants de la fédération[1] et des principaux diffuseurs du Mondial (TF1 et Canal Plus), des journalistes et commentateurs sportifs[2] ainsi que Magali Munos, présidente du Club Athlétique Paris 14.

Introduisant la première séquence dédiée aux retombées à venir de la Coupe du monde pour les territoires, Christine Prunaud, co-rapporteure, a exprimé le souhait que cet événement permette aux clubs de « faire face à la hausse attendue des jeunes licenciées et de les accueillir dans de bonnes conditions ».

« On avait besoin d’un grand événement pour devenir la locomotive, la référence française en matière de football féminin », a fait observer Frédérique Jossinet, directrice du football féminin et de la féminisation à la FFF. « Le football féminin est en plein essor », a souligné Cynthia Truong, cheffe de projet à la FFF, tout en relevant ses « faiblesses structurelles », auxquelles devrait remédier le Plan d’actions Héritage 2019, dont elle a commenté les principales orientations pour aider les clubs à accompagner la montée en puissance du nombre de licenciées.

Présentant le musée itinérant Il était une fois les Bleues, Élisabeth Bougeard-Tournon, responsable de la Communication et promotion du foot amateur à la FFF, a estimé que cette exposition était une « façon pour les joueuses d’être visibles », tant le public est selon elle heureux de « partager cette histoire ».

S’adressant aux représentants de TF1 et de Canal Plus, Victoire Jasmin, co‑rapporteure, a espéré que la Coupe du monde favoriserait « la médiatisation et la visibilité du football féminin dans la durée ». Elle a qualifié de « belle avancée » le fait que « les grandes chaînes et radios emblématiques du football transmettent les matches des équipes féminines ». Thierry Cheleman a souligné l’engagement de Canal Plus en faveur de la médiatisation du football féminin, au-delà du Mondial 2019, à travers la diffusion des matchs du championnat féminin dont il a souligné le « potentiel ». Pour sa part, François Pellissier a développé le « dispositif très ambitieux » mis en place par TF1 pour couvrir la Coupe du monde de 2019, mentionnant entre autres initiatives la délocalisation au Parc des Princes du journal télévisé de 20 heures, le 7 juin 2019, premier jour de la compétition. Laurent Eichinger a exprimé la volonté de RMC Sport de traiter le Mondial de 2019 avec la « même énergie » que celui de 2018, puis Vincent Rodriguez a présenté la mobilisation du réseau national et régional de Radio France pour mettre en valeur la Coupe du monde féminine. Regrettant que les efforts des médias soient parfois contredits par des tribunes insuffisamment pleines, il a appelé à un « effort collectif » en faveur du football féminin. Jean-Baptiste Renet a quant à lui exprimé le souhait de L’Équipe de « suivre les Bleues au plus près » sur tous les supports disponibles, Benoît Lallement évoquant l’intérêt des lecteurs du Parisien pour le football féminin, en lien selon lui avec la présence en Ile–de-France de plusieurs clubs d’envergure. Cette dimension a été confirmée par Virginie Bachelier, qui a mentionné la « demande des lecteurs » résultant des nombreux clubs de foot féminins actifs sur le territoire couvert par Ouest-France, notant, comme l’avait fait Laurent Eichinger à propos de RMC Sport, l’intérêt du public pour les parcours et les « histoires de vie » des joueuses.

« Mon rêve, c’est que des petits garçons se baladent dans la rue avec un maillot marqué du nom de nos joueuses », a relevé Nathalie Iannetta, consultante à TF1, au cours de la dernière séquence. « Quand une joueuse est considérée comme une joueuse et non comme une ″fille qui joue au foot″, la gamine a gagné, le foot a gagné, la société a gagné », selon la présidente du Club Athlétique Paris 14, qui a plaidé pour que la Coupe du monde 2019 soit un « outil d’égalité ». Pour Céline Géraud, rédactrice en chef de la matinale de RMC Sport, la médiatisation à elle seule ne peut pas tout pour la visibilité des Bleues : « Maintenant, il faut juste gagner : la différence se fait par la performance », a-t-elle conclu.

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