En finir avec les violations des droits fondamentaux des femmes
La sénatrice Annick Billon, présidente de la délégation aux droits des femmes, a déposé, avec ses collègues Maryvonne Blondin (Finistère, groupe Socialiste et Républicain) et Marta de Cidrac (Yvelines, groupe Les Républicains), une proposition de résolution pour soutenir la lutte contre le mariage des enfants, les grossesses précoces et les mutilations sexuelles féminines. « Il est impératif de renforcer la mobilisation de tous contre ces pratiques dangereuses. L’implication des hommes dans ce combat est nécessaire. »
La proposition de résolution, soutenue par 83 sénateurstous groupes politiques confondus, a été déposée àl’occasion de la Journée internationale « Tolérance Zéro contre les mutilations génitales féminines » (chaque 6 février, à l’initiative de l’ONU depuis 2012). Ce texte souligne les ravages causés par ces fléaux qui constituent des violations des droits fondamentaux des fillettes, des adolescentes et des femmes. Il déplore que le mariage des enfants, en empêchant les filles de fréquenter l’école, condamne ces trop jeunes épouses à une vie de dépendance et de précarité économique, aggrave la mortalité infantile et prive les pays concernés du véritable potentiel de développement et de croissance qui résulterait de l’instruction de ces adolescentes. « Tant le mariage des enfants que l’excision s’inscrivent dans un parcours traumatique qui comporte tout le spectre des violences faites aux femmes», a observé Marta de Cidrac, co-auteure en 2018 d’un rapport d’information de la délégation aux droits des femmes sur les mutilations sexuelles féminines.
La proposition de résolution rappelle que :
- toutes les 7 secondes dans le monde, une jeune fille de moins de 15 ans est mariée ;
- toutes les 15 secondes, une fillette ou une femme est excisée ;
- une fille sur 5 met au monde son premier enfant avant l’âge de 18 ans ;
- 70 000 décès sont causés chaque année par les grossesses et accouchements précoces ;
- les complications liées à la grossesse et à l’accouchement sont la deuxième cause de décès dans le monde pour les jeunes filles de 15 à 19 ans.
La proposition de résolution réaffirme qu’aucune tradition culturelle ou religieuse ne saurait justifier des pratiques fondées sur la conviction de l’infériorité des filles et sur une conception inacceptable de la société. Elle rend hommage aux professionnels et aux bénévoles qui, partout dans le monde œuvrent au quotidien pour faire avancer les droits des filles et leur accès à l’instruction, contribuant ainsi à la lutte contre le mariage des enfants et l’excision.