Annick Billon
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Électricité dans l’air

Le 6 mars dernier, la colère des élus vendéens a rapidement pris le pas sur la stupéfaction suite à la présentation, par le Préfet maritime de l’Atlantique, de la carte des zones propices pour le développement de l’éolien en mer. Des sentiments d’autant plus exacerbés que l’invitation à cette réunion qui impactera notre environnement nous est parvenue la veille.

Cela étant, la polémique née de cette présentation pose une nouvelle fois la question des énergies décarbonées et sa contrepartie : l’abandon des énergies fossiles. Quels efforts sommes-nous prêts à consentir pour réduire notre consommation de CO2 ?

Augmentation de la population, réindustrialisation de notre économie, abandon des énergies fossiles (mobilité, chauffage), … nos besoins en électricité « verte » ne vont cesser de s’accroître dans les décennies à venir, jusqu’à 60 % d’électricité en plus. Aujourd’hui, 70 % de l’énergie électrique en France provient d’un parc nucléaire vieillissant. Aussi, pour répondre aux besoins futurs, le gouvernement français envisage de renforcer la filière nucléaire et de développer les énergies renouvelables, dont les parcs éoliens sur terre et en mer.

Si la Norvège peut faire office de bon élève, il convient de rappeler que l’un des principaux pays producteurs de pétrole, qui vise la neutralité carbone d’ici 2030, dispose d’une capacité hydroélectrique qui lui permet d’assurer plus de la moitié de ses besoins. Par ailleurs, sa densité démographique parmi les plus faibles d’Europe permet l’implantation de parcs éoliens sur des zones isolées (5,5 millions d’habitants sur 385 000 km2 / France : 67 millions sur 672 000 km2).

Au Danemark, les éoliennes font partie du paysage urbain, notamment à Copenhague, comme les architectures modernes côtoient des bâtiments historiques. En France, il n’est pas toujours simple d’installer des panneaux photovoltaïques sur un toit à proximité de bâtiments anciens.

Sans prêter une quelconque supériorité à certains de nos voisins, il est cependant possible de s’en inspirer comme d’autres départements français pourraient prendre exemple sur la Vendée.

En effet, notre département a déjà entamé un virage vers les énergies décarbonées. La contestation de la carte des zones propices pour le développement de l’éolien en mer ne constitue donc pas une posture mais plutôt une réserve en raison de l’implantation en cours d’un premier parc éolien entre Yeu et Noirmoutier. La façade maritime est suffisamment étendue pour permettre une répartition des sites éoliens dans les régions. La Vendée a également fait le pari de l’hydrogène en soutenant et accueillant l’entreprise Lhyfe. L’expérimentation menée dans les marais de Bouin devrait ainsi permettre une exploitation industrielle en mer. Lors du dernier Conseil Départemental décentralisé à Talmont-Saint-Hilaire, il a été annoncé le projet d’une centrale de production électrique houlomotrice (création d’énergie à partir des vagues et de la houle) à Port Bourgenay. Par ailleurs, le SYDEV (Syndicat Départemental d’Énergie et d’équipement de la Vendée) et ses partenaires accompagnent les collectivités et les entreprises dans la transition énergétique et le développement des énergies renouvelables (bois, géothermie, solaire thermique, récupération de chaleur fatale).

En mer ou sur terre, l’éolien, comme toute production d’énergie, fait débat. Des villages ont été inondés pour créer des retenues d’eau, nous voulons bien accepter des centrales nucléaires chez notre voisin… Nous ne pouvons que constater que les centrales électriques impactent déjà notre environnement, nos paysages. Aussi, que sommes-nous prêts à tolérer pour produire une énergie décarbonée ? Que pensent nos enfants ? 

Et puisque l’énergie la plus propre et la moins visible restera celle que nous ne consommerons pas, usons d’abord de la sobriété avant d’engager le débat !

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