Annick Billon
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Après avoir promis de réarmer la diplomatie française en mars 2023 (avec les remous que l’on sait), c’est toute la société que le Président Emmanuel Macron a dit vouloir réarmer lors de son allocution du 31 décembre 2023. Réarmer l’État, le civisme, l’industrie, la Nation…

Je doute que le langage guerrier puisse être le plus adapté pour redonner aux français la confiance en nos institutions, en nos gouvernants. Poursuivant la sémantique Élyséenne, je dirai que les armes et les soldats ne sont rien sans une réelle stratégie.

Au lendemain de ces vœux, le remaniement ministériel a ajouté de la confusion. Sans juger des qualités des ministres, la création d’un giga-ministère de l’éducation, de la jeunesse, des sports et des jeux olympiques et paralympiques étonne, pour ne pas dire interpelle. Le travail et la santé sont, eux, à nouveau associés dans un ministère XXL. La nomination à la Culture revêt une touche artistique indéniable.

Et que dire de ce gouvernement resserré, de la nomination tardive des secrétaires d’État ? L’absence d’un secrétaire d’État à la pêche (à l’heure où j’écris ces lignes) est notamment un coup dur pour l’ensemble de la profession qui subit l’interdiction de pêcher dans le golfe de Gascogne.

De leur côté, les agriculteurs expriment leur colère aux quatre coins de la France. À la baisse de leurs rémunérations s’ajoute la hausse de coûts de production et des charges, la contrainte des normes toujours plus exigeantes… Les lois Egalim, partiellement appliquées, ne parviennent pas à rétablir un équilibre dans les relations entre les producteurs et les distributeurs qui aspirent à satisfaire les consommateurs en vendant toujours moins cher sans pour autant renier leurs marges. Pourtant, il nous faut résoudre cette équation complexe car elle contient un dénominateur commun : notre souveraineté alimentaire. Soutenons nos pêcheurs et nos agriculteurs.

Immigration et retraites sont des batailles qui ont laissé des traces. Le gouvernement doit apporter des réponses aux préoccupations des français. Elles sont nombreuses et il n’y pas de temps à perdre. 

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