Annick Billon
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Le blues des édiles

A chacune de mes visites dans les communes, le constat est le même. Implacable ! Les maires déplorent plus que jamais le transfert des compétences et des décisions, tout en conservant la charge des responsabilités. La start’up nation, dépeinte par des humoristes, serait en fait une réalité, à l’image des managers de succursale qui subissent les décisions arbitraires des actionnaires. Il n’est plus question de service, il n’est plus question de proximité, les maîtres-mots sont efficacité, rationalité. La loi de décentralisation de 1982 est plus que jamais mise à mal.

Pour ajouter au malaise, les caisses ne se remplissent plus. Avec la suppression progressive de la taxe d’habitation, avec la réforme de la dotation d’équipement des territoires ruraux, les communes n’ont plus une vision claire de leurs recettes, alors qu’elles conservent la réalité des dépenses de fonctionnement. En voulant y faire face, en cherchant des alternatives économiques, des maires se sont faits cloués au pilori avec le hashtag « balance ton maire ». Je ne mesure que trop la bêtise de ces pourfendeurs qui se plaindront en temps voulu de la disparition des services publics, de la dégradation des équipements collectifs et se tourneront vers la municipalité, de ces citoyens abusifs qui ne se tromperont pas de porte après s’être trompé de cible.

À chacune de mes visites dans les communes, le constat est le même : Qui pour 2020 ? Il est urgent de redonner un sens aux élus des territoires, redonner l’envie de s’investir pour un mandat local. La démocratie de terrain est la plus importante au regard des citoyens. Dans son rapport d’information, « Faciliter l’exercice des mandats locaux », la délégation sénatoriale aux collectivités territoriales et à la décentralisation, présidée par mon collègue de l’Union Centriste Jean-Marie Bockel, fournit des recommandations qui, mises en application, permettraient a minima de colmater le flux des élus sortants, redonneraient envie à des citoyens de s’impliquer au service de la collectivité. Et je fais confiance à ma collègue centriste Jacqueline Gourault, récemment promue à la fonction de ministre de la cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales, pour user de ses compétences d’élue de terrain en faveur d’une démocratie locale respectée, opérationnelle et autonome.

Enfin, comment ne pas évoquer en ce mois de novembre 2018 les cérémonies nombreuses qui vont raviver la flamme du souvenir d’un conflit passé. En Vendée, patrie de Georges Clemenceau, comme partout en France, la fin de la Grande Guerre est célébrée. À la onzième heure du onzième jour du onzième mois, des milliers de clairon ont sonné le cessez-le-feu. Cent ans après, il est important de se souvenir, de se remémorer les circonstances qui ont amené cette guerre. Comment une étincelle a engendré un brasier ?

Le poète anglais Wilfred Owen, mort sous le feu allemand le 4 novembre 1918, avait écrit dans le poème L’étrange rencontre : « Je suis l’ennemi que tu as tué, mon ami ». N’oublions pas que la création d’une communauté européenne, initialement économique autour de l’acier et du charbon, nous préserve depuis plus de soixante ans de conflits majeurs armés. En tant que centriste, je défends l’idée d’une Union Européenne forte et milite en faveur de son développement. Pareille à l’échelle d’une mairie, il est question d’autonomie et d’indépendance et seule l’Europe peut les garantir face aux puissances économiques et technologiques que sont la Chine, les USA ou la Russie.

« Il est plus facile de faire la guerre que la paix » (Georges Clemenceau)

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