Prescription des psychostimulants chez les enfants hyperactifs
Question écrite du 21 février 2019
Mme Annick Billon interroge Mme la ministre des solidarités et de la santé sur l'augmentation inquiétante des prescriptions de psychostimulants aux enfants dits hyperactifs en France.
Les médicaments à base de méthylphénidate prescrits contre les troubles déficitaires de l'attention avec hyperactivité (TDAH) chez l'enfant et l'adolescent sont la Ritaline (Novartis), le Quazym (Shire), le Concerta (Janssen-Cilag), le Medikinet (HAC Pharma). Selon la caisse primaire d'assurance-maladie, le nombre de boîtes de psychostimulants remboursées par la sécurité sociale est passé de 503 956 en 2012 à 813 413 en 2017, soit une augmentation de plus de 61 % en seulement cinq ans. Or, selon des sources indépendantes issues du milieu médical, l'efficacité de ces médicaments serait limitée et les risques établis. La revue Prescrire dénonce notamment le fait que les effets indésirables du méthylphénidate n'aient pas été étudiés dans des essais comparatifs, or des troubles cardiovasculaires et neuropsychiques ont été constatés. Ce médicament serait par ailleurs à l'origine d'hallucinations et d'autres symptômes psychotiques chez certains patients. Alors que les études évoquant la dangerosité de ces amphétamines ne cessent d'affluer, elle souhaiterait connaître les mesures qu'elle compte entreprendre afin de diminuer la consommation de psychostimulants chez les enfants.
Réponse de Mme la ministre des solidarités et de la santé
Le méthylphénidate est indiqué chez l'enfant dans le traitement des troubles déficitaires de l'attention avec hyperactivité (TDAH). Ce traitement s'accompagne d'effets indésirables cardiaques, neuro-psychologiques et cardiovasculaires lors d'un usage à long terme pour une efficacité jugée parfois modeste sur les symptômes de l'hyperactivité, de la qualité de vie et du comportement scolaire. Le rapport « Méthylphénidate : données d'utilisation et de sécurité d'emploi en France », publié en 2017 par l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), mentionne en pages 10 et 11 que l'utilisation du méthylphénidate en France restait faible au regard de la prévalence de la maladie et bien inférieure à celle observée dans d'autres pays européens dont le Royaume-Uni, La Norvège, la Suède et le Danemark. La consommation de méthylphénidate est très encadrée en France. Elle est néanmoins en croissance. Dans ces conditions et consciente des inquiétudes qui persistent sur la santé des enfants traités à long terme et du recours croissant à ce traitement, la ministre des solidarités et de la santé sollicite l'ANSM pour disposer d'un état des lieux actualisé et des actions mises en œuvre.