Il ne m’a pas semblé pertinent de prévoir une exception aux néonicotinoïdes, nonobstant les difficultés que rencontrent les producteurs de betteraves sucrières. Par ailleurs, il apparaîtrait que l’effondrement du secteur est antérieur à l’interdiction des néonicotinoïdes.

Outre les considérations écologiques, à savoir l’impact de ces produits phytopharmaceutiques sur la biodiversité, je refuse de revenir sur la loi Biodiversité de 2016 et l’interprétation à laquelle ce projet de loi renvoie, les dérives que cette exception peut engendrer pour d’autres productions. C’est pourquoi j’ai voté contre le projet de loi relatif aux conditions de mise sur le marché de certains produits phytopharmaceutiques à titre exceptionnel pour la filière des betteraves sucrières.

Les études scientifiques ont montré la très forte toxicité de ces insecticides pour la biodiversité et leur persistance dans l’environnement sur le long terme, ainsi que les risques associés à ces substances pour la santé humaine. Ces éléments justifient donc le maintien strict de leur interdiction. En 2016, l’interdiction des néonicotinoïdes était votée pour répondre, déjà à l’époque, aux arguments que certains avancent aujourd’hui sur la nécessité d’accompagner les filières, une période transitoire de quatre ans était prévue au 1er septembre 2018 pour le principe général d’interdiction et au 1er juillet 2020 pour la fin des éventuelles dérogations.

Il est bien sûr important de considérer les enjeux en matière d’emplois pour la filière de la betterave sucrière, suite à cette année marquée par une forte baisse des rendements. La solution doit passer par des mécanismes écoconditionnés d’indemnisation, de compensation, de fonds de mutualisation ou encore des aides à l’investissement pour la filière. Et non pas la réintroduction de substances nocives avérées.

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