Le 20 novembre 2018, le Sénat a voté en faveur de la proposition de loi de ma collègue et présidente de la commission de la culture, de l’éducation et de la communication, Catherine Morin-Desailly (UC-Seine-Maritime), visant à lutter contre l’exposition précoce des enfants aux écrans.

Cette proposition de loi est le fruit d’une longue réflexion sur la formation à l’heure du numérique et traduit, comme le rappelle Catherine Morin-Desailly « les alertes lancées par de nombreux pédiatres, psychiatres, professionnels de santé et de la petite enfance, ainsi que l’académie des sciences sur les conséquences de l’exposition des jeunes enfants aux écrans pour leur développement ». Les travaux de la commission ont ainsi mis en lumière le fait que les enfants sont exposés de plus en plus tôt et de plus en plus longtemps aux écrans en raison du cumul télévision et outils numériques mobiles (tablettes, smartphones, jeux vidéo).

 Consciente des enjeux, j’ai donc souhaité cosigner ce texte qui propose d’ajouter deux articles au code de la santé publique afin :

- d'obliger les fabricants d'ordinateurs, de tablettes et de tout autre jeu ludo-pédagogique disposant d'un écran, à indiquer sur l'emballage de ces outils numériques que leur utilisation peut nuire au développement psychomoteur des enfants de moins de trois ans ;
- de mener chaque année une campagne nationale de sensibilisation aux bonnes pratiques en matière d'exposition des enfants aux écrans.

Cette proposition de loi a été unanimement accueillie, aussi bien par les professionnels de la santé que par les parlementaires de la Haute-Assemblée. Je regrette toutefois l’absence de collaboration du Gouvernement, opposé à ce texte pour « des questions de méthode » et ce en dépit du consensus sur la nécessité de mettre en œuvre de telles mesures de protection. Car comme l’a justement souligné la présidente dans son communiqué de presse : « il n’est pas nécessaire d’attendre un nouveau rapport, qui plus est qui ne sera remis que dans 16 mois, pour prendre conscience de la dangerosité des écrans pour les enfants de moins de trois ans et agir ».

Le texte a été transmis à l’Assemblée nationale le 20 novembre dernier.

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