Mardi 4 avril, les commissions des affaires européennes et économiques ont auditionné Hubert CARRÉ, Directeur général du Comité national des Pêches maritimes et des Élevages marins, Thierry MISSONNIER, Directeur du Fonds régional d'organisation du marché du poisson « FROM Nord » et du Pôle Aquimer, et Émilie GÉLARD, juriste au CNPMEM.

Je tiens à rappeler que la filière française de la pêche représente en France 48 000 emplois : 18 000 pêcheurs, 4 500 navires en France métropolitaine, 60 ports de pêche, 600 entreprises de mareyage et de transformation, 2926 poissonneries, 12 organisations de producteurs.

La sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne soulève des questions et provoque des inquiétudes très fortes quant à ses conséquences sur le secteur de la pêche en raison des liens d’interdépendance qui se sont établis : les quotas de pêche, clés de voûte de la politique commune et la gestion de la zone économique exclusive (ZEE) sont les principaux sujets à traiter :

«Les régions Hauts-de-France, Normandie et Bretagne ne seront pas seules affectées ; toute la façade atlantique le sera. Si toute l’activité est concentrée dans les eaux britanniques, beaucoup de leurs camions circulent sur le territoire français et font vivre les entreprises de transformation françaises.
De même, si les navires français n’ont plus la possibilité de se rendre dans les eaux britanniques, ils ne disparaîtront pas pour autant : ils se reporteront vers d’autres zones, jusqu’à présent fréquentées uniquement par des Français.»

Il faut souligner la dépendance de la capacité de production de la France à hauteur de 24 % vis-à-vis du Royaume-Uni.
Il devient évident que si les Britanniques devaient fermer leurs eaux, la perte de revenus pour la flottille européenne serait importante (de l’ordre de 50 %). Par ricochet, l’incidence sur les salaires des marins- pêcheurs serait de l’ordre de 15 %.

Les représentants français et européens doivent impérativement considérer le risque de «séisme économique et financier» auquel s’ajouterait «un séisme social» d’un Brexit mal négocié.
Le groupe de suivi sur le retrait du Royaume-Uni et la refondation de l'Union Européenne que Jean-Pierre RAFFARIN et Jean BIZET conduisent au Sénat avec l’appui des commissions saisies au fond restera très vigilant et interviendra notamment auprès du Commissaire européen Michel BARNIER, en charge du dossier. 

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