AU SENAT
PPL visant à renforcer le droit à l’avortement : mes interrogations sur l'allongement du délai
Dans le cadre de l’examen futur au Sénat de la proposition de loi d’Albane Gaillot plaidant pour un allongement du délai légal de l’avortement de 12 à 14 semaines, j’ai souhaité organiser un cycle d’auditions avec différents acteurs spécialisés dans la prise en charge des femmes.
J’ai ainsi rencontré des gynécologues obstétricaux, des sages-femmes, des représentants du planning familial et de l’ordre des médecins.
Si je considère que le droit à l’avortement est un droit inaliénable, j’admets émettre certaines réserves sur les bienfaits d’un allongement des délais. En effet, le précédent allongement, de 10 à 12 semaines, prévu par la loi de 2000 n’a pas eu pour effet de réduire le nombre de femmes se trouvant hors-délai. Aucune femme ne souhaite recourir à une IVG tardive, elles souhaitent au contraire que leur prise en charge soit rapide. Aussi, je me questionne sur la pertinence d’un allongement des délais légaux au motif que l’on ne peut pas recevoir les femmes souhaitant recourir à une IVG au moment de leur demande. Le prérequis serait à mon sens de donner aux établissements de santé les moyens de gérer les IVG comme des urgences.
De manière générale, je ne pense pas que nous répondrons efficacement aux problématiques liées à l’IVG en faisant l’économie d’une réflexion sur l’éducation à la sexualité. Il est nécessaire que des formations soient prodiguées par des professionnels de santé, dans toutes les écoles de la République. Nous ne pouvons tolérer de rupture d’égalité dans l’accès à l’information de nos jeunes. Cette réflexion devra intégrer la question de la gratuité de la contraception pour toutes les femmes.
Ces auditions auront donc pour objectif de préciser ma position sur ce sujet compliqué et de confronter mon sentiment avec la réalité des françaises.
Le texte devrait arriver prochainement sur le bureau du Sénat et, loin des postures et des positions dogmatiques, j’écouterai avec attention les arguments de toutes les parties prenantes, avec toujours l’objectif d’une meilleure protection des droits des femmes.