AU SENAT
Travail en commission
Commission de la culture
Au sein de cette commission, je viens d’être désignée rapporteur d’une proposition de loi de Mme Gatel visant à simplifier et mieux encadrer le régime d'ouverture des établissements privés hors contrat. Ce texte sera examiné en février. Entretemps, il me reviendra d’auditionner les autorités concernées en la matière.
Depuis la rentrée, l’intensité du rythme des auditions ne s’est pas démentie. Que ce soit dans le cadre du plan national en faveur des nouveaux espaces protégés, du projet de loi relatif à l'orientation et à la réussite des étudiants ou du projet de loi de finances pour 2018, je me suis fait l’écho des préoccupations de notre territoire.
-Audition de M. Yves Dauge, Ancien sénateur, urbaniste de formation, auteur d’un rapport remis au Premier ministre en début d'année pour la mise en oeuvre d'un «Plan national en faveur des espaces protégés».
«Mme Annick Billon. - La loi portant nouvelle organisation territoriale de la République (NOTRe) a modifié la répartition des compétences entre les communes et les intercommunalités. Quelle est la bonne échelle pour la revitalisation ? Les documents d'urbanisme - programme local d'habitat (PLH), plan local d'urbanisme intercommunal (PLUI), schéma de cohérence territorial (SCOT) - sont des outils utiles pour la revalorisation et les alliances de villes que vous évoquez. Ils doivent fixer un cap et être respectueux du territoire. Comment expliquer qu'ils n'aient pas produit les résultats escomptés jusqu'à présent ?»
-Projet de loi relatif à l'orientation et à la réussite des étudiants - Audition conjointe de MM. Gilles Roussel, président de la Conférence des présidents d'université (CPU) et Philippe Vincent, secrétaire général adjoint du syndicat national des personnels de direction de l'éducation nationale (SNPDEN)
«Mme Annick Billon. - Ce projet de loi est louable et recueille l'assentiment de beaucoup d'entre nous mais nous craignons que la première année de sa mise en œuvre soit difficile et que les jeunes bacheliers en fassent les frais. Les informations disponibles sont encore très floues et l'attente des jeunes et de leurs familles est forte. La jeunesse est souvent maltraitée ainsi qu'on l'a vu avec le tirage au sort pour l'accès à certaines formations supérieures. Les nouvelles places envisagées devront impérativement être ouvertes là où existent des débouchés professionnels. Je prends pour exemple des témoignages recueillis hier au Salon nautique selon lesquels il y aurait 400 emplois non pourvus en Vendée dans l'industrie nautique, la plasturgie, etc. À quand des formations en adéquation avec les emplois ? Les jeunes sont trop souvent seuls face à leur orientation - et se tournent parfois vers des bilans de compétences payants - alors qu'il existe de nombreux organismes dont on ne sait à quoi ils servent. Il y a des économies à faire.»
-Projet de loi de finances pour 2018 – Audition de M. Jean-Michel Blanquer, ministre de l'éducation nationale
«Mme Annick Billon. - Votre budget et les moyens humains progressent, c'est une bonne nouvelle. Des mesures rapides ont déjà été prises, dédoublement des classes, aide aux devoirs, primes aux enseignants qui s'engagent en REP. Mais, dans ces zones, on a besoin de professeurs animés par une forte vocation et doués de qualités particulières pour faire face aux difficultés scolaires et sociales des élèves, bref des professeurs qui ne recherchent pas seulement une prime. Envisagez-vous autre chose que cet élément quantitatif et non qualitatif ?
Les mesures relatives à l'aide aux devoirs sont satisfaisantes mais les compétences seront-elles là ? Qui, parmi ceux qui effectuent un service civique, entrera dans ces programmes ? Il n'est pas donné à tout le monde d'être pédagogue... Comment cette intervention sera-t-elle perçue par les enseignants, qui ont habituellement leur secteur réservé ? Dans le passé, leur métier était valorisé, il l'a peu été ces dernières décennies, comment le revaloriser pour susciter des vocations ? Enseigner ne fait plus rêver la jeunesse. Pour que la jeunesse s'envole, il faut savoir la faire rêver !»