Mardi 7 septembre, j’ai accueilli mon collègue Jean-François Longeot, sénateur du Doubs et président de la commission de l’aménagement du territoire et du développement durable, en Vendée afin de lui présenter des acteurs d’un département innovant et plus respectueux de l’environnement.

PRB

La matinée a débuté aux Achards par la visite d’un fleuron de l’industrie vendéenne, PRB, avec Cécilia Laurent, directrice générale adjointe, et Frédéric Caillé, directeur projets et développement. L’entreprise, premier fabricant français indépendant d’enduits de façade, réalise des investissements importants en R&D pour s’adapter aux nouvelles réglementations environnementales et réduire l’empreinte carbone d’un matériau décrié au profit de la construction bois. Or, nous convenons tous qu’il est illusoire d’abandonner la construction béton pour plusieurs raisons : la filière bois n’est actuellement pas organisée, la ressource n’est pas suffisante, l’impact économique et social serait démesuré. Le mix des matériaux bois et béton constitue une alternative d’autant plus pertinente et acceptable que les acteurs du marché sont globalement engagés dans une démarche environnementale.

Cette rencontre a également permis d’évoquer deux sujets annexes à la construction mais néanmoins en lien avec le développement durable : le fret ferroviaire et le recyclage des emballages industriels. Malgré les efforts, notamment en termes d’infrastructure, réalisés par PRB, il est très compliqué de développer le fret ferroviaire alors que l’intérêt écologique n’est plus à démontrer. Ce moyen de transport, que PRB souhaiterait privilégier, est contraint par un réseau « volontairement » sous-exploité par un opérateur en situation de monopole. Cela étant, afin d’optimiser sa logistique ferroviaire existante et éviter le retour des wagons à vide, PRB a négocié avec une enseigne de grande distribution le transport de bouteilles d’eau pour ses entrepôts de la zone ouest.

Concernant le recyclage des déchets industriels, Cécilia Laurent explique qu’il n’est actuellement pas possible de traiter les emballages de ciment puisque les sacs en papier sont doublés d’un film plastique (protection contre l’humidité). Une solution se profile pour le recyclage des seaux de produits prêts à l’emploi mais celle-ci demeure trop faible à l’échelle professionnelle, sinon dérisoire à l’échelle des particuliers.

Par ailleurs, PRB a diversifié son activité en produisant des plaques de polystyrène pour l’isolation extérieure des bâtiments. Cette diversification s’explique par l’accroissement des besoins qui se trouvait confronté aux desiderata d’un fabricant leader sur le marché. Ainsi, PRB gagne en indépendance sur une gamme de produits complémentaires à son activité principale puisque l’application d’un enduit est nécessaire après la pose des plaques d’isolation.

Avec mon collègue Jean-François Longeot, nous nous sommes engagés à solliciter plusieurs interlocuteurs, dont France Rail, pour tenter d’apporter une réponse aux problèmes que PRB, et les industriels de la construction plus généralement, rencontrent.

Vendée Eau

Après la présentation du syndicat Vendée Eau, le président Jacky Dallet et le directeur général Jérôme Bortoli ont pu présenter le projet Jourdain.

Jacky Dallet explique notamment que le syndicat applique un tarif d’abonnement assez fort pour permettre un prix du mètre cube d’eau autour de 1 €. Cette formule permet de ne pas pénaliser les résidents permanents qui contribuent au développement et à l’entretien des réseaux nécessaires pour approvisionner les nombreuses résidences secondaires que compte notre département très touristique. 15 millions d’euros sont investis chaque année dans le renouvellement des réseaux (= 150 kilomètres environ de canalisation).

Les investissements et la communication (contre le gaspillage) permettent au syndicat de réaliser des économies estimées à 10 millions m3 par an, soit l’équivalent de 2 barrages.

Malgré cela, la démographie et le changement climatique imposent de trouver des ressources supplémentaires en eau. Une nouvelle retenue à Aubigny-Les Clouzeaux est envisagée à court terme sur le site d’une ancienne carrière (capacité estimée : 2,5 millions m3). La dotation de chaque foyer en compteurs « radio-relève » ou l’évolution du prix avec des variations saisonnières font également partie des pistes. Le désalage de l’eau de mer apparaît peu adapté car très énergivore mais cette technologie pourrait s’envisager en utilisant l’énergie renouvelable qui sert principalement pendant l’hiver.

L’autre piste, majeure et innovante, est de récupérer les eaux usées à la sortie d’une usine de traitement pour en faire de l’eau potable plutôt que de les rejeter en mer : le projet Jourdain. Le budget de ce projet expérimental, unique en Europe, est estimé à 20 millions d’euros. La moitié est engagée avec le soutien de l’Agence de l’Eau, du Département de la Vendée, de la Région Pays de la Loire et du FEADER. Vendée Eau sollicite le soutien de France Relance mais le fonctionnement du syndicat compromet son éligibilité. Afin de lever le frein du financement, avec mon collègue Jean-François Longeot, nous nous sommes engagés à faciliter une rencontre avec la ministre déléguée chargée de l’industrie Agnès Pannier-Runacher.

Hoffmann Green Cement

La journée s’est poursuivie par la visite du chantier de l’entreprise Hoffmann Green Cement à Bournezeau, en compagnie de Julien Blanchard, président du directoire, et David Guglielmetti, directeur du développement.

L’entreprise, qui développe une gamme de ciments décarbonés 0 % clinker, a pu démarrer cette aventure industrielle ambitieuse grâce au concours financier d’entrepreneurs vendéens.

Confrontés aux mêmes problématiques réglementaires de la construction béton que PRB, les dirigeants préconisent l’application d’une taxonomie différenciée pour les bétons décarbonés. Cette incitation fiscale constituerait une piste intéressante pour encourager les industriels à la sobriété en termes d’émission de CO2 et tendre vers une construction plus responsable.

Retrouvez l’article de ma visite consacré à ma visite de l’entreprise, effectuée le 29 juillet dernier, en cliquant ici.

Conseil Départemental de la Vendée

Ancien président du syndicat d’énergie doubien SYDED, Jean-François Longeot a pu envisager différemment ce dernier rendez-vous avec le président du département Alain Leboeuf et l’actuel président du SyDEV Laurent Favreau. 

Le fonctionnement et l’importance des syndicats départementaux, parmi lesquels figurent le SyDEV et Vendée Énergie, ont particulièrement retenu l’attention de mon collègue. Notamment l’usine d’hydrogène vert, en collaboration avec l’entreprise Lhyfe sur la commune de Bouin. Innovation mondiale, l’eau de mer pompée à proximité est transformée en hydrogène à partir d’énergie éolienne. Avec une capacité de production quotidienne de 300 kilos, puis une tonne à terme, l’usine fournira des stations à hydrogène qui permettront d’alimenter des véhicules de tous types (voitures, camions, bus). Pour information, un kilo d’hydrogène correspond à 7 litres d’essence.

 

L’accueil des sénateurs des autres départements est un moment toujours important car, en tant que représentants des territoires, cela nous permet d’échanger sur les richesses de nos entreprises et de nos institutions, de confronter les textes débattus dans notre hémicycle à la réalité du terrain. 

Depuis que je suis sénatrice, j’ai reçu en Vendée mes collègues de l’Union Centriste François Gatel (communes nouvelles), Olivier Cadic (activité export), Élisabeth Doineau (démographie médicale), les délégations aux droits des femmes et aux entreprises. D’autres collègues fouleront le territoire vendéen dans les prochains mois et je continuerai de sillonner les autres départements à l’invitation de mes collègues, c’est ainsi que j’envisage mon mandat de sénatrice et la manière de servir la Vendée.

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