En novembre 2017, le président de la République Emmanuel Macron s’est prononcé en faveur de la revalorisation de la Légion d'honneur, son entourage rappelant que la distinction n'est pas « un témoin d'usure, mais une marque d'engagement » et que « le mérite doit être désormais le seul et unique critère retenu ». Jeudi 13 juin, aux Sables d’Olonne, le président de la République a joint une nouvelle fois la parole aux actes en remettant à l’équipage du canot SNSM Patron Jack Morisseau la plus prestigieuse des décorations, la légion d’honneur.

La plus prestigieuse mais, comme l’écrit le général d’armée Hervé Gobilliard, président de la Société des Membres de la Légion d’Honneur (SMLH), cette« décoration est un point de départ, pas une fin, le point de départ de nouvelles actions et non une fin en forme de consécration ».

Les membres de la SMLH sont des hommes et des femmes en action, des exemples à suivre dans tous les sens du terme. À suivre pour la respectabilité de leurs histoires, de leurs actions et à suivre également pour leurs engagements actuels et futurs au service d’un ordre, animés par les cinq piliers de la SMLH : Rassembler, rayonner, s’engager, promouvoir et aider.

Dans un récent billet d’humeur, le journaliste Raymond Horvais s’interrogeait sur la légitimité de l’équipe de France de football à être honoré de la légion d’honneur, « cette distinction incarne des valeurs fortes liées à l’histoire de France, mais que vaut-elle d’un point de vue sportif ? […] Et quel sens donner à ces valeurs au vu des événements récents […]. ». Pour revenir à l’actualité tragique de ces derniers jours dans notre département de la Vendée, la question s’est posée pour les sauveteurs de la SNSM des Sables d’Olonne : doit-on décorer les rescapés ? Le bon sens a voulu que l’ensemble de l’équipage soit distingué et, à mon humble avis, cela est heureux. Cet équipage, formé de 7 marins expérimentés, a décidé de porter secours à un pêcheur en détresse d’une seule et même voix, ils faisaient un au départ du port, ils ont fait un pendant le naufrage, ils resteront unis, indivisibles.

Si je retire un enseignement de ces réflexions, je ne me prononcerai pas sur la légitimité à recevoir ou non la Légion d’honneur car cela ne m’appartient pas, c’est le profond attachement que les français accordent à cette distinction. La légion d’honneur est un marqueur de notre identité, de nos valeurs.

Aujourd’hui, l’absence de guerres ou, plus précisément, de conflits d’ampleur continentale, voit majoritairement des personnes de la société civile distinguées. Depuis 2007, une exigence complémentaire impose le respect de la parité des décorations. La présidente de la délégation aux droits des femmes que je suis ne pouvait passer sous silence ce détail qui me réjouit. Récemment, lors de l’assemblée départementale de l’association nationale des médaillés de l’ordre national du mérite, j’avais également souligné ce même souci d’équilibre auquel se contraignent les compagnons de la bleue. Preuve en est que les ordres, conservateurs par essence, peuvent aussi être modernes et contemporains.

« Honneur et Patrie ». Merci aux légionnaires de servir la France depuis plus de deux siècles, d’œuvrer au développement de notre nation, à son rayonnement, à sa défense.

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