Samedi 19 février, un espace du Souvenir et de la Mémoire était inauguré à Fougeré.

Cette inauguration était la première depuis un certain temps, un temps où nous ne portions pas forcément de masque, où nous n’étions pas soumis à un confinement ou à un couvre-feu, un temps où, pour reprendre la formule du président de la République lors de son allocution du 16 mars 2020, nous étions en guerre. En la circonstance, il n’a pas été question d’obus ou de snipers mais d’un virus qu’il a fallu combattre, comprendre comment il évoluait, pour le circonscrire. En ce sens, le vaccin nous y a aidé et, si l’inauguration de cet espace du souvenir a été rendue possible, le vaccin a contribué à cette trêve sanitaire, il a fait renaître l’espoir du retour à une vie normale. Demain, nous n’allons pas reconstruire des ponts, des routes, des maisons. Demain, nous rebâtirons du lien social.

D’ailleurs, si un vaccin existait contre la guerre, il y aurait beaucoup moins de sceptiques ou de complotistes. 

Mais aucun vaccin n’existe contre les guerres. Si notre territoire en est préservé, si l’Europe a pu apporter la paix, il demeure les cicatrices des conflits que la France a mené ou subi. Les lieux de mémoire, comme celui inauguré à Fougeré, nous rappellent ces traces indélébiles pour que ne soient pas oubliés ceux qui ont donné leur vie, pour que ne soient pas oubliés que les conflits prennent des vies. 1ère et seconde guerre mondiale, Algérie, Indochine, Afghanistan, Tchad, la liste est aussi longue qu’inachevée. Il est important que ces lieux existent, qu’ils soient accessibles et mis en valeur pour qu’hommage soit rendu aux soldats morts pour la France et, aussi et surtout, pour rappeler aux jeunes générations la réalité des conflits d’hier et d’aujourd’hui. 

Au Sénat, nous avons voté en deuxième lecture, ce jeudi 24 février, une proposition de loi de ma collègue de l’Union Centriste Jocelyne Guidez, que j’ai cosignée, qui propose de renommer l’Office National des Anciens Combattants et Victimes de Guerre en Office national des combattants et des victimes de guerre. Si cela peut paraître anodin en surface, cette évolution s’inscrit dans la volonté de mieux prendre en compte les soldats du feu, tués ou blessés, qui défendent aujourd’hui, sur des théâtres d’opérations extérieures, les valeurs et les intérêts stratégiques de notre Nation. Plus qu’un changement de nom, cette proposition de loi se veut également être un premier pas en faveur du monde combattant, un premier pas qui appelle nécessairement d'autres réponses, plus larges, en matière de politique de mémoire et de reconnaissance. 

Il n’y a pas de vaccin contre la guerre et les velléités belliqueuses d’un Poutine du côté de l’Ukraine nous rappellent cette incurabilité. Le Mali, l’Afghanistan, les Balkans, partout dans le monde le mal opère et ce sont autant de lieux de mémoire qu’il faudra construire comme un rempart contre la haine.

À quelques semaines de l’élection présidentielle, alors que certains candidats se présentent aux suffrages en rivalisant d’arguments nauséabonds, de haine et de populisme, il est bon de ne pas oublier que la démocratie n’est pas un système parfait. Comme disait Churchill, « La démocratie est le pire des régimes à l'exception de tous les autres ». Des dictateurs ont été élu démocratiquement. Comparaison n’est pas raison mais sachons nous rappeler, au pied de cet espace du Souvenir et de la Mémoire, que des extrêmes n’est jamais née la paix.

Bravo à monsieur le maire et toute son équipe pour la création de cet Espace du Souvenir et de la Mémoire, ainsi que pour les travaux d’effacement des réseaux électriques et la rénovation de l’éclairage public qui participent à l’amélioration du cadre de vie à Fougeré, également inaugurés à cette occasion.

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