Le 8 septembre, j’ai participé à l’inauguration du cabinet médical de Coëx.

Et si les difficultés d’accès aux soins dans notre pays n’étaient pas dues à un manque de médecins mais à un nombre trop important de personnes malades ? Il suffit quelquefois d’inverser le problème pour envisager une solution. Par conséquent, pour résoudre le problème d’accès aux soins, je préconise, dans un premier temps, l’interdiction de la cigarette, de l’alcool, du sucre et du gras. Ainsi, les français seront en meilleure santé et ils n’auront plus besoin d’aller voir le médecin. 

Un peu de légèreté ne saurait nuire car ce n’est pas la gravité récurrente des propos qui suffira à résoudre l’équation de l’accès aux soins tant que nous manquerons de soignants.

Tout au long de l’été, l’Agence Régionale de Santé m’a informée de la fermeture temporaire de services d’urgence dans plusieurs hôpitaux de Vendée. Si cela pose problème en hiver, la situation n’est que plus inquiétante en été du fait de l’augmentation de la population sur notre territoire. Je lisais récemment dans la presse locale que des personnes avaient fait la queue dès 5 heures du matin devant un cabinet d’ophtalmologie pour obtenir un rendez-vous dans six mois. Pareilles situations ne sont pas acceptables mais elles constituent la réalité des patients. D’ailleurs, jamais le terme n’aura été plus adapté que celui de patient. 

La révision du numerus clausus en 2021 permet de former plus de médecins mais il faudra attendre au moins 2031 pour que la pénurie de médecins s’estompe progressivement.

Au Sénat, comme à l’Assemblée nationale, les propositions ne manquent pour endiguer ce flot d’impatiences. Nous avons notamment voté une proposition de loi, à l’initiative de mon collègue Bruno Retailleau, visant à créer une quatrième année d’internat.

Avant même que la proposition ne soit auscultée par les députés, une nouvelle maquette de formation d’études spécialisées de médecine générale a été publiée au Journal Officiel dans le courant du mois d’août. Cette nouvelle maquette entérine la quatrième année de formation. Ainsi, d’ici 2026, les internes seront amenés à effectuer leur dernière année en cabinet de santé, dans des zones sous-dotées. En plus de renforcer le nombre de praticiens, il est permis de penser que ces médecins pourraient ensuite demeurer dans la même zone pour s’installer.

C’est une avancée mais il y a urgence à imaginer des solutions supplémentaires. Dans le rapport de la délégation aux droits des femmes, « femmes et ruralité, en finir avec les zones blanches de l’égalité », nous faisions des constats alarmants. Ainsi, dans 77 départements sur 101, la densité de gynécologues médicaux est insuffisante et 13 départements en sont dépourvus. Le nombre de maternités a été divisé par trois en 40 ans. Les femmes ont plus difficilement accès aux centres de santé et les médecins spécialistes sont toujours plus éloignés. Cela induit l’absence de suivi gynécologique et, par conséquent, l’augmentation du risque de maladies non détectées, du risque de cancers.

Des solutions existent pour libérer du temps médical mais il faut reconnaître que les réticences des professionnels de santé sont fortes.

Aussi, faute d’alternative immédiate, les communes doivent rivaliser d’imagination pour attirer celui qui acceptera de soigner sa population et favorisera l’arrivée de nouveaux habitants. Car, plus qu’une école, l’accès à une offre médicale, tout comme le déploiement de la fibre, est un argument aujourd’hui prépondérant en faveur de l’installation dans une commune.

C’est pourquoi, en faisant le choix d’acquérir et rénover le cabinet médical, d’offrir à des médecins généralistes un cadre de travail confortable et moderne dans une ville dynamique, en termes d’emplois, en termes d’urbanisme, idéalement située, Coëx fait le choix d’être toujours plus attractive au service de la population.

Le label « petites villes de demain », que la commune arbore, est déjà une réalité du quotidien et les nombreux projets que porte la municipalité ne feront qu’ajouter à la qualité de vie à Coëx, à l’envie de s’y installer.

Bravo à monsieur le maire et son conseil municipal pour cette rénovation et tous mes vœux de réussite aux deux médecins nouvellement installés qui, je l’espère, sauront attirer de futurs confrères attendus.

Enfin, n’oublions pas, comme disait le docteur Knock, « les gens bien portants sont des malades qui s’ignorent ».

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