Samedi 13 mai, j’ai participé à l’inauguration du Parc du Bignon à Bois-de-Céné.

Toutes les communes n’ont pas la chance de disposer d’une épine dorsale verte, d’un espace naturel à valoriser qui puisse faire le lien entre les différentes parties du squelette de la commune. Une épine dorsale, un cœur, un poumon, une artère, la vallée du bignon s’inscrit tant comme une réalisation structurante qu’un organe de vie. Un espace de vie où toutes les générations se croisent, se côtoient, s’apportent mutuellement, un écosystème citoyen dans la vallée du Bignon.

Par l’aménagement du parc, la municipalité a souhaité faciliter les déplacements doux vers le centre bourg depuis les quartiers d’habitation ; offrir des espaces de loisirs, de repos et de déambulation ; valoriser l’espace naturel et préserver la zone humide. À la réalisation de cet objectif s’ajoute la réussite tant esthétique que fonctionnelle des différents espaces. Les habitants de Bois-de-Céné redécouvrent et peuvent enfin s’approprier leur vallée. Ils bénéficient d’une liaison douce, d’un espace convivial et bucolique, bercé au fil de l’eau par le chant des oiseaux et le bêlement des tondeuses à gazon, également appelés moutons d’Ouessant. Les enfants disposent d’une grande cour de récréation, d’aménagements et d’un laboratoire à ciel ouvert sur la biodiversité. 

Dans cette vallée du Bignon, il est également question de revitalisation de centre-bourg, il est question de climat et résilience, il est question de développement durable, d’aménagement du territoire. Ce nouvel espace, poumon vert ouvert à tous, s’inscrit parfaitement dans les préoccupations des citoyens et, également, parmi les orientations politiques.

Le Sénat, représentant des collectivités, s’est récemment emparé d’un sujet sensible pour de nombreuses communes en lien avec l’environnement : le zéro artificialisation nette, également appelé le ZAN. L’ambition de ce plan, inscrit dans la loi Climat et résilience votée en 2021, est de lutter contre l’artificialisation des sols. Or, la préoccupation louable s’avère problématique dans sa traduction législative. Ainsi, selon la loi, la création d’un espace vert comme la vallée du Bignon est aujourd’hui considérée par le législateur comme de l’artificialisation. Concrètement, en aménageant un parc boisé, un jardin, en favorisant la biodiversité, en valorisant un cours d’eau, la commune ponctionne une partie de son droit à construire, et donc à faire prospérer la commune. C’est ce type d’anomalies que le Sénat, en votant la proposition de loi visant à faciliter la mise en œuvre des objectifs de ZAN au cœur des territoires, entend corriger. La préservation de notre environnement est indispensable mais son application ne peut se satisfaire d’un dogmatisme déraciné. La création d’un poumon vert au cœur de la ville ne peut être associé à un espace artificiel.

Il peut l’être d’autant moins quand on constate le plaisir que les cenéennes et les cenéens éprouvent à cheminer dans cette vallée, leur vallée.

Bravo à monsieur le maire et toute l’équipe municipale pour cette réalisation, cette épine dorsale verte, ce poumon vert au cœur de la commune qui ne battra que plus fort pour le bien-vivre à Bois-de-Céné.

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