Recréer du lien social n’est pas chose facile dans une société toujours plus individualiste, connectée avec le monde virtuel et négligeant la vie réelle. Nombreux regrettent la vie du « c’était mieux avant ». Je réfute cette affirmation et préfére « c’était différent ». Le monde d’aujourd’hui nous offre des opportunités insensées, un confort, un savoir, une ouverture. Et il est erroné de penser que ce monde moderne ne soit pas compatible avec celui qui hante nos souvenirs, cette époque révolue et déformée par notre mémoire qui n’en conserve que les meilleures composantes.

La vie sociale n’est pas un dû, elle se construit, elle s’entretient en acceptant d’aller vers l’autre, de donner de son temps, de s’engager auprès de la communauté dans des associations sportives, culturelles, de s’impliquer dans la vie de la commune comme madame le maire et tous les élus du conseil municipal de Palluau.

La maison citoyenne s’inscrit dans la volonté de mettre en place une politique sociale, de faciliter le lien social et intergénérationnel, de favoriser les dynamiques associatives et citoyennes. Clin d’œil du destin, elle est installée dans un bâtiment qui, autrefois, était une épicerie, commerce emblématique de cette fameuse époque du « c’était mieux avant ».

Je salue donc l’initiative de la mairie de provoquer le lien avec cette maison citoyenne, de faire le pari de créer une sorte d’épicerie non-marchande où rien ne se vend mais tout se prend, se donne. Du lien social au kilo (à la douzaine) contre une poignée de mains, un projet, une idée, une rencontre.

Au Sénat, nous sommes bien conscients de la difficulté de mobiliser les citoyens, de les impliquer dans des associations qui réclament du temps et souvent de l’argent. Il y a deux ans, nous avons justement voté une loi en faveur de l’engagement associatif, composante majeure du dynamisme d’une commune. Cette loi protège ainsi mieux les dirigeants d’association et sensibilise les jeunes au bénévolat.

À propos des jeunes, le conseil municipal des jeunes est à l’initiative du parcours historique, jeu de piste ludique et culturel qui traverse l’histoire de la commune. Quelle meilleure façon de réunir les générations, de cheminer à travers les âges ? Quelle meilleure façon de s’imprégner des sites remarquables de la commune pour mieux la comprendre, l’apprivoiser ? Les jeunes ne nous disent pas que c’était mieux avant, ils nous promettent que ce sera mieux après si tout le monde y met du sien.

Ces réalisations favorisent le lien social, ajoutent de la vie à la commune, créent des connexions réelles entre les palludéennes et les palludéens. Bravo à madame le maire et la municipalité pour la création de la maison citoyenne. Bravo au conseil municipal des jeunes pour la création du parcours historique.