Vendredi 22 janvier dernier, François Arnoux, céréalier à Longèves, particulièrement impliqué dans l’association Agridemain, venait à ma permanence pour me présenter le projet d’une journée de l’Agriculture, un événement qui, à l’instar des journées du patrimoine, permettrait de renouer le lien entre les agriculteurs et la société.

Comme je m’y étais engagée, j’ai accepté de soutenir le projet et de le porter auprès de mes collègues parlementaires. Questions écrites, courriers, proposition de résolution, nous avons été nombreux à nous investir pour contribuer à la concrétisation de cette demande légitime.

Ainsi, ce vendredi 18 juin, s’est tenue la première édition de la Journée de l’Agriculture, initiée par Agridemain et soutenue par le ministère de l’Agriculture. Plus de 1 000 événements ont été organisés en France. En Vendée, c’est naturellement sur l’exploitation de François Arnoux qu’a eu lieu ce premier rendez-vous.

En tant que parlementaire, j’ai souvent les mains dans la terre. Au Sénat, en ce mois de juin, il est question du projet de loi portant lutte contre le dérèglement climatique. Il y est question d’alimentation, de production, de pollution et de préservation, d’énergie, de mobilités. En somme, d’un panel de mesures qui concernent directement le monde agricole. Il y est également question de corriger la loi Egalim, elle en a bien besoin tant les ambitions du texte sont éloignés de la réalité, de la promesse d’un agriculteur qui peut vivre de son travail et non pas des subventions.

Avec la crise de la Covid, beaucoup ont pris conscience de l’importance de notre agriculture dans notre quotidien, ont pu mesurer l’absurdité de l’agribashing. La question de la souveraineté alimentaire s’est posée de façon criante. Nous aurions une agriculture parmi les plus performantes au monde mais pas les moyens de nourrir nos concitoyens ? Ou sont-ce nos concitoyens qui ne mettent pas les moyens pour faire vivre l’agriculture française ? Les traités tels le CETA ou le Mercosur, auxquels la majorité sénatoriale s’oppose, ne vont pas favoriser ce retour à la souveraineté alimentaire que notre président Emmanuel Macron appelle de ses vœux.

En tant que sénatrice, je m’efforce de relayer les demandes et les attentes d’une profession : financement des chambres d’agriculture, stockages d’eau, maintien des établissements d’abattage non agréés… les sources de préoccupation ne manquent pas. Comme je le dis souvent, je n’invente pas les sujets, c’est le terrain qui me les fournit et j’ai la chance, vous avez la chance, d’être représentés par des instances concernées et impliquées qui me remontent vos attentes, vos problèmes, mais également les alternatives et les solutions d’une profession en constante évolution. Ce n’est pas Agridemain, que je retrouve chaque année dans les travées du Salon de l’Agriculture, qui me dira le contraire. Ni même Hervé Pillaud qui organisait hier une table-ronde à laquelle j’ai pu participer : « Agriculture et société, je t’aime moi non plus ».

Nous parlons d’agriculture, d’agriculteurs et, au Sénat, nous parlons également d’agricultrices. Vous le savez, nos territoires ne manquent pas de talents au féminin pluriel.

Avec la délégation aux droits des femmes, que je préside, nous avons mené un important travail sur le thème « Femmes et agriculture : pour l’égalité dans les territoires », un travail dans lequel nous avons pu aborder des questions relatives au statut du conjoint exploitant, à l’accès au foncier, à la place des femmes dans les instances professionnelles, à la retraite.

Cette année, notre délégation entame un nouveau travail sur la situation des femmes dans les territoires ruraux. 

 

En parallèle de ce travail, je participe, au sein de la commission Culture dans laquelle je siège, à une mission d’information sur l’enseignement agricole. J’étais, il y a peu, au Lycée Nature et aux Établières, établissement exemplaire s’il en est. Aujourd’hui, je rencontre la direction du lycée Pétré. Je suis naturellement en lien régulier avec les MFR, notamment son président Dominique Ravon. Cette mission est intéressante à plus d’un titre car il se retrouve dans l’enseignement agricole toute la dynamique d’un secteur innovant, évolutif, ancré dans les réalités d’un monde moderne. L’enseignement général aurait certainement tout à gagner de s’inspirer de l’enseignement agricole, et non l’inverse. Mais cet enseignement souffre de son nom, de ses origines : agricoles. Or, ce n’est pas parce que nous pouvons fréquenter un établissement privé qu’on devient forcément curé !

En tant que sénatrice, représentante des territoires, je demeure aux côtés des agriculteurs tout au long de l’année, sur le terrain, dans l’hémicycle pour soutenir notre agriculture vendéenne et rencontrer les professionnels d’un métier vivant, de métiers du vivant. 

Je me félicite du travail commun mené, notamment avec François Arnoux, pour parvenir à ce que ces journées de l’agriculture puissent exister. Nous avons planté une graine, ces journées sont une première récolte et je ne doute pas que le cycle des saisons en appellera d’autres.

En poursuivant votre navigation, vous acceptez l'utilisation de cookies destinés à améliorer la performance de ce site et à vous proposer des services et contenus personnalisés.

X