Lundi 24 octobre, j’ai accueilli en Vendée ma collègue Anne-Catherine Loisier, présidente du groupe d’études « Forêt et filière bois » du Sénat, pour une journée ponctuée par 3 temps forts : visite du Parc Soubise à Mouchamps, visite de Piveteau bois, réunion sur le thème « Le bois, matériau et énergie d’avenir – Enjeux et perspectives des forêts en Vendée ».

Parc Soubise

Guidés par le responsable de l’antenne CRPF 85 Patrick Blanchard et les propriétaires du site, Marie-Hélène Van Den Broek et Françoise de Chabot-Darcy, nous avons cheminé sur plusieurs parcelles du parc Soubise pour constater la gestion de la forêt et les actions mises en œuvre en vue de son entretien et de son développement : choix des essences, futaie régulière ou irrégulière, création de cheminements, élagage, coupes…

Contrairement à certaines idées reçues, l’intervention humaine favorise la bonne santé de l’espace forestier et permet une exploitation adaptée aux besoins des acteurs du bois (énergie, bois d’œuvre, bois d’industrie).

Piveteau bois

La plus grande scierie de France est implantée sur un des territoires les moins boisés. L’après-midi est consacré à la visite d’un fleuron national de la filière bois : Piveteau bois. Le président Pierre Piveteau et le directeur général Jean Piveteau nous ont accueillies pour présenter 3 activités du groupe :

Scierie

La scierie est dotée d’un scanner à rayons X 360 °. Ainsi, avant d’être débitée, chaque grume est analysée pour permettre la parfaite connaissance de la grume, la localisation des noeuds et ainsi optimiser un débit adapté à chaque usage, à chaque dimension (épaisseur, longueur, largeur).

Granulés de bois

Sujet d’actualité avec la hausse du coût de l’énergie, les dirigeants de Piveteau bois, 1^er producteur français de granulés, déplorent le déséquilibre actuel du marché qui n’est pas le fait d’une pénurie mais d’un stockage excessif des particuliers en raison de la fluctuation temporaire du produit. Ils craignent dorénavant les conséquences opposées (surstock, baisse des prix) à court terme avant un nécessaire retour à la normale.

Les pellets, fabriqué à partir d’énergie verte (centrales de cogénération pour produire de l’électricité à partir de la biomassse), sont fabriqués avec des particules de bois séchées, puis compressées sans colle, ni additif. Le bois est issu des Pays de la Loire ou de Bretagne.

La capacité de production annuelle de Piveteau Bois est de 440 000 tonnes.

Atelier CLT

L’entreprise propose une offre complète de composants de structure et bardages collés pour le bâtiment. Les panneaux, d’une épaisseur allant de 60 à 360 mm, et pouvant mesurer jusqu’à 16 mètres de longueur pour 3,5 mètres de largeur, sont utilisés en mur, plancher ou toiture. Un centre à commande numérique permet la personnalisation des panneaux afin d’en permettre la pose directe sur site.

Avec cette unité de production, Piveteau bois produit des solutions conformes aux nouvelles réglementations environnementales.

Réunion « le bois, matériau et énergie d’avenir »

Une quarantaine d’élus ont répondu favorablement à mon invitation.

Au cours de cette réunion animée par ma collègue, il a été question des enjeux et perspectives de la filière bois :

• L’adaptation des forêts aux changements climatiques ;
• La lutte contre les risques incendie ;

Les plans communaux de sauvegarde, outil essentiel de réflexion, nécessitent d’être remis à jour. Le SDIS préconise l’identification d’un référent secours dans les petites communes. Il apparaît nécessaire de se doter d’une culture du risque, d’adapter notre propre culture à nos propres enjeux.

Avec les épisodes de sécheresse que nous avons vécus, l’appréhension de l’espace forêt évolue dans notre département, jusqu’alors relativement épargné par les incendies. Il est notamment évoqué l’obligation de débroussaillage qui s’impose au propriétaire d’une maison et non au propriétaire d’une forêt.

• L’équilibre sylvo-cynégétique ;

Et la difficulté de gestion des flux entre les promeneurs, les sportifs et les chasseurs.

• La nouvelle convention COFOR (Communes Forestières) / ONF ;
• Les stratégies locales de développement forestier ;
• La proposition de loi (PPL) visant à mieux valoriser certaines des externalités positives de la forêt, déposée par ma collègue Vanina Paoli-Gagin, sénatrice de l’Aube ;

Concrètement, la PPL prévoit de rendre possible les dons des personnes physiques et morales aux communes et aux syndicats intercommunaux de gestion forestière dans l’objectif d’une gestion durable des forêts certifiées.

• L’intérêt de se constituer en union départementale des communes forestières.

Au cours des échanges, nous abordons également la problématique de la continuité des cours d’eau. Le Sénat est opposé à la suppression des retenues, efficaces contre la sécheresse et nécessaires à la protection incendie.

La forêt vendéenne en quelques chiffres :

La moitié de la forêt vendéenne n’existait pas en 1945.

Superficie : 47 000 hectares, soit 7 % de la superficie du Département (PdL : 390 000 hectares, soit 12 % de la superficie de la Région).

La forêt privée couvre 291 000 hectares en PdL selon les données cadastrales (351 000 ha selon l’IGN). Elle est détenue par 143 000 propriétaires (27 299 propriétaires en Vendée). 92 % de ces propriétés ont moins de 4 hectares et 1 % des propriétés couvre près de la moitié de la surface forestière privée.

La forêt publique en Pays de la Loire s’étend sur 42 000 hectares, dont 31 000 hectares sont propriété de l’État (domaniale).

La récolte de bois en Pays de la Loire représente 1 047 100 m³ en 2019, dont 55 % de bois d’œuvre.

Je remercie monsieur le maire de Poiroux Édouard de la Bassetière, le directeur du CRPF Arnaud Guyon et le responsable de l’antenne CRPF 85 Patrick Blanchard pour leur aide précieuse dans l’élaboration du programme de la journée, ainsi que monsieur le Président de la communauté de communes Pays de Saint-Fulgent – Les Essarts Jacky Dallet pour la mise à disposition de l’amphithéâtre.