L’accès aux soins est un sujet de préoccupation majeur chez l’ensemble des élus de Vendée. Que la commune soit urbaine ou rurale, le manque de professionnels de santé est criant et il n’est pas un seul maire que je ne rencontre au fil de mes visites dans les communes qui n’évoque cette problématique, cette carence de médecins généralistes ou spécialistes. Disons-le, en définitive, la seule solution pour y remédier à court terme est que nous demeurions tout simplement en bonne santé.

Nous connaissons les causes de ce constat et je ne vais donc pas m’étendre sur le numerus clausus, sur le nombre croissant de professionnels qui n’exercent pas à temps plein, sur la défection de la médecine générale, ou encore le renoncement, pour certains, au serment d’Hypocrate. Ce qui rend parfois plus simple de prendre un rendez-vous chez un dermatologue pour une épilation au laser que pour un eczéma !

Dans un récent rapport issu de nos travaux à la délégation aux droits des femmes, que je préside, « Femmes et ruralités, en finir avec les zones blanches de l’égalité », nous avons relevé que, dans 13 départements de France métropolitaine, il n’y avait plus de gynécologue médical. 77 départements sont sous-dotés en gynécologie médicale. Cela veut dire que la majorité des femmes vivant en milieu rural renonce, par dépit, à un suivi gynécologique, à la prévention, au dépistage des cancers féminins.

Que faire ? Certaines municipalités, telles des mercenaires, rivalisent de promesses et de cadeaux en tout genre pour faire face à cet écueil. Le recrutement de professionnels de santé s’apparente quelquefois à une course à l’échalote qui prend fin quand l’herbe du pré d’à côté se fait plus verte. Déshabiller Paul pour soigner Pierre est un remède opportuniste mais il ne préserve pas d’une éventuelle rechute.

D’autres alternatives, plus constructives, existent et il convient de saluer à ce titre le remarquable travail mené par l’association Rives de l’Yon Santé, mené en lien avec les collectivités. Il n’a pas été question aux Rives-de-l’Yon de construire un bâtiment dédié à la santé et de recruter les praticiens ensuite. La première pierre, posée le 5 mars, est le fruit d’une réflexion sur les besoins, les attentes, les solutions. Les professionnels de santé qui s’installeront dans cette maison demain exerceront leur travail de médecin, d’infirmier, de kiné. Ils exerceront dans un environnement adapté à leurs besoins, entourés de professionnels complémentaires qui faciliteront les échanges au bénéfice de leur exercice et au profit de leurs patients.

Cette maison de santé est d’autant plus pertinente qu’elle prend soin de l’environnement, qu’elle sera autonome en électricité et sobre en fluides.

Je voudrais également saluer l’implication du Conseil Départemental et de ses conseillers. Comme disait le président lors du dernier conseil départemental décentralisé à Fontenay-le-Comte, au sujet de la démographie médicale, « c’est une compétence de l’État mais c’est aussi notre responsabilité d’élus ». À cette occasion, il rappelait l’ouverture, et c’est une première en France, des centres de soins non programmés sur tout le territoire départemental, en lien avec les CPTS.

Au milieu des déserts médicaux, il existe des oasis. Cette maison de santé pluridisciplinaire de Rives-de-l’Yon en est une.

Bravo à monsieur le maire et son équipe pour la réalisation de cet équipement et bravo à l’association Rives de l’Yon Santé pour cet engagement solidaire au chevet de la population.

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