J’ai eu le plaisir de participer à l’inauguration de deux réhabilitations d’édifices religieux vendéens : le clocher de l’église Saint-Jean-Baptiste de La Châtaigneraie (16 septembre) et le temple de Saint-Prouant (17 septembre).

La commission de la Culture, de l’Éducation et de la Communication du Sénat a publié le 6 juillet dernier un rapport d’information sur l’état du patrimoine religieux. Comme les autres pays occidentaux, la France est confrontée à la question du devenir de son patrimoine religieux, composante essentielle du patrimoine de proximité. Cet enjeu est en France d’autant plus crucial que les communes sont propriétaires de l’essentiel des édifices. Dans le rapport, trois menaces principales susceptibles d’affecter particulièrement les édifices non protégés situés dans les zones rurales ont été identifiées : 

  • la sécularisation croissante de la société́, conjuguée à la désertification de certaines zones géographiques ; 
  • les regroupements paroissiaux, la progression des fusions de communes et le développement des intercommunalités ;
  • les contraintes budgétaires accrues des communes.

En d’autres termes, moins de pratiquants, des offices de moins en moins fréquents et les caisses des communes sèches comme l’été que nous vivons. En filigrane, les finances des communes doivent-elles servir à restaurer des bâtiments dont l’usage est exceptionnel ?

Pour reprendre les propos du rapport, ce n’est qu’en permettant à ces édifices de redevenir signifiants et utiles pour une part importante de la population que la sauvegarde du patrimoine religieux pourra être garantie. La mission soumet ainsi des recommandations, comme garantir l’ouverture du patrimoine religieux au public, améliorer la mise en valeur du patrimoine mobilier, développer des parcours de visites touristiques autour du patrimoine religieux à l’échelle des territoires, favoriser l’usage partagé des édifices cultuels. À ce sujet, les rapporteurs évoquent le cas de l’église Saint-Hilaire de Mortagne-sur-Sèvre qui accueille chaque année un centre d’interprétation du vitrail. L’organisation de concerts est également une piste à privilégier, s’ils ne sont pas profanes bien entendu !

En conservant une utilité, une fréquentation, l’entretien des édifices religieux n’est plus sujet à débat, les investissements nécessaires à leur rénovation sont mieux acceptés. Comme à l’accoutumée, l’argent demeure le nerf de la guerre et, pour ce faire, les élus partent en croisade à la recherche de subventions : DETR, Région, Département. Il faut mener plusieurs quêtes pour préserver les finances des communes.

La rénovation de l’église Saint-Jean-Baptiste était aussi nécessaire qu’urgente. Au-delà de la préservation du patrimoine, il est question de sécurité pour les fidèles comme pour l’ensemble des citoyens. Dorénavant, le clocher est de nouveau paré pour affronter les siècles, soutenir les cloches qui peuvent tinter de leur plus bel éclat, rythmer la vie des habitants de la Châtaigneraie, sonner le glas ou carillonner des événements heureux, comme elles l’ont toujours fait.

Le temple de Saint-Prouant, empreinte de l’implantation protestante dans la région, de la richesse du patrimoine du Bas-Poitou, témoigne aussi de la difficulté pour les petites communes de l’entretenir. Cette rénovation valorise la commune, offre à la communauté protestante un lieu de culte sécurisé, une centralité pour leur office.

Bravo aux deux municipalités pour cet investissement au chevet de nos lieux de culte, de notre patrimoine, de notre histoire. Ce fut un bonheur de voir ces édifices préservés, un honneur de pouvoir les inaugurer.

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