Le vendredi 19 mars, à l’invitation de Monsieur Pierre Careil, maire de Sainte-Gemme-la-Plaine, j’ai participé à une réunion sur la désertification médicale en présence d’élus de la commune, de Madame Françoise Baudry et Monsieur Philippe Barré, maires et vice-présidents de la communauté de communes Sud Vendée Littoral et Madame Isabelle Chapelain, déléguée communautaire coordinatrice du contrat local de santé.

Les craintes autour du devenir des urgences de l’hôpital de Luçon, le manque de médecins et la réalité persistante de la désertification médicale dans le sud Vendée, préoccupent les élus du territoire soucieux de garantir un accès aux soins à la population.

La commune de Sainte-Gemme-la-Plaine comptait huit professionnels de santé. Aujourd’hui elle n’a plus de médecin et un dentiste exerce dans un local professionnel pensé pour trois. Le code de la santé publique réfute tout partage des locaux avec certaines professions de santé, obligeant à prévoir des accès extérieurs mais surtout empêchant tout accès aux parties communes.

Suite au départ d’un dentiste de la commune pour installer son cabinet dans une commune voisine classée ZRR (donc bénéficiant de subventions pour réaliser les travaux d’installation), j’ai interpelé le ministre de l’économie et des finances sur ce sujet qui touche autant la fiscalité de nos concitoyens que l’accès aux soins en milieu rural. Un ajustement s’impose pour éviter ce type de dérive préjudiciable pour les patients et les collectivités. Les petites communes rurales déploient une énergie incroyable pour attirer des praticiens, elles investissent dans des locaux pour les installer, c’est le prix à payer pour parer la désertification médicale. Ne laissons pas les communes souffrir financièrement de quérir un soignant.

En Vendée environ 14% de la population n’a pas de médecin traitant. À Sainte-Gemme-la-Plaine, on se rapproche des 20% sans perspectives d’amélioration.

Malgré la mise en place du centre Vendée santé à Sainte-Hermine pour attirer des médecins dans le département et la construction sur le secteur de plusieurs maisons de santé communautaires, ainsi que les projets de logements portés par les collectivités mis à disposition des professionnels de santé, la situation se dégrade avec le départ en retraite de plusieurs médecins qui ne sont pas remplacés.

Avec la mise en place d’un comité de pilotage, la communauté de communes a lancé une réflexion afin de trouver des solutions pour qu’un service de santé soit mis en œuvre sur le territoire. Depuis fin 2017, elle s’est engagée dans l’élaboration d’un Contrat Local de Santé, avec pour objectif de créer des synergies pour réduire les inégalités sociales et territoriales de santé.

La loi santé votée en 2019 relative à l’organisation et à la transformation du système de santé a prévu plusieurs mesures pour juguler la désertification médicale : former plus de médecins et confier certaines activités à d’autres professionnels de santé. Elle prévoit entre autres à court terme des mesures palliatives pour les soins de premier recours dans les déserts médicaux. Contre l’avis du gouvernement, le Sénat avait voté l’obligation pour les internes de médecine générale et certaines spécialités déficitaires d’effectuer un stage d’au moins 6 mois en cabinet ou en maison de santé, supervisés par un médecin, en zones prioritaires.

La pandémie a accentué le constat que notre système de santé recèle de graves faiblesses, il est nécessaire de le repenser de façon globale par des réformes et des adaptations. Le Ségur de la santé s’est fixé comme objectif de le rénover pour le rendre plus efficient et adaptable au bénéfice de tous : patients, soignants, élus.

Je suis également revenue sur la table-ronde organisée en janvier dernier par la délégation aux droits des femmes que je préside sur la santé des femmes dans les territoires ruraux. Notre objectif est de formuler des recommandations destinées à améliorer la santé et le suivi médical des femmes dans les territoires ruraux. La santé des femmes dans les territoires éloignés des grandes métropoles est évidemment un sujet majeur, en lien avec les déserts médicaux et avec l’évolution des effectifs de gynécologues médicaux et d’obstétriciens. Selon une étude récente réalisée à la demande de l’Association des maires ruraux de France, les inégalités entre urbains et ruraux en matière de santé se creusent depuis une trentaine d’années et se traduisent en termes d’espérance de vie. Cette dégradation tiendrait à une moindre consommation de soins, notamment hospitaliers, par les habitants des territoires ruraux, en lien avec l’éloignement des soins. Les discussions ont dressé un panorama complet et quantifié de la situation sur le territoire mais aussi de nombreuses propositions autour desquelles devrait pouvoir se dégager un consensus.

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