Mercredi 21 avril, j’ai été accueillie à Cougnaud Campus, siège du groupe Cougnaud au Poiré-sur-Vie, par le directeur général Christophe Cougnaud.

Depuis 1977, les constructions modulaires constituent l’ADN de cette entreprise familiale, fleuron de l’industrie vendéenne, créée par Yves Cougnaud et reprise par ces quatre fils (Eric, Patrice, Jean-Yves et Christophe).

Le groupe Cougnaud est aujourd’hui divisée en 3 activités distinctes : Cougnaud Construction (construction de modulaires industrialisés), Cougnaud Services (location de modulaires) et Citeden (réalisation de bâtiments à usage résidentiel).

Le chiffre d’affaires annuel du groupe s’établit autour de 300 millions d’euros (vente : 160 M€). L’activité normale est assurée auprès des collectivités, de l’industrie et du BTP à parts plus ou moins égales.

Cougnaud emploie aujourd'hui plus de 1300 personnes. 80 % des salariés bénéficient d’un CDI, l’intérim représente 10 à 20 % des salariés en fonction de la charge de travail. 50 apprentis et alternants complètent l’effectif.

L’activité du groupe est centralisée sur ses terres d’origine, au Poiré-sur-Vie. Cougnaud Services dispose cependant de 8 agences en France car, selon Christophe Cougnaud, « la location nécessite des relais au plus proche de l’activité ».

 

Le groupe dispose d’une visibilité sur le carnet de commandes à 4-6 mois. Avec le décalage des municipales, les activités construction et location ont subi un léger impact.

L’activité construction se doit d’être très réactive car les collectivités et les architectes n’ont pas encore intégré les solutions du groupe Cougnaud dans les projets qui s’orientent naturellement vers la construction traditionnelle.

En septembre 2020, le groupe a été sélectionné dans le cadre d’un appel à projets pour la fourniture de structures modulaires de réanimation. Bien que Cougnaud soit capable de réaliser un hôpital de 20 chambres toutes les semaines, cette distinction n’a pu se concrétiser car le besoin de chambres se trouve confronté à la carence de personnel ». Christophe Cougnaud juge tout de même le concours intéressant car « à titre prestataire, il a permis d’imaginer une solution que nous sommes prêts à mettre en service si besoin ».

Cougnaud Campus

Contrairement à sa dénomination, Cougnaud Campus n’est pas un site universitaire mais le siège du groupe Cougnaud, « le lieu où les projets naissent : conceptions, études…»

Plus qu’un simple siège, le bâtiment, construit en 2019, constitue une remarquable vitrine du savoir-faire du groupe. Le lieu a été conçu dans une démarche RSE très aboutie : bâtiment bas carbone, économie circulaire, éclairage naturel… L’approvisionnement local a été privilégié : mobilier Gautier, béton décarboné Hoffmann… 

La nouvelle réglementation environnementale RE2020 n’a pas constitué un souci pour le groupe puisque la réduction de l’empreinte carbone s’inscrit dans la démarche du groupe. En conséquence, la norme a été intégrée par anticipation dès la conception, en lien avec les rédacteurs du texte.

La réduction des effectifs sur site, en raison du télétravail encouragé par la crise sanitaire, ne rend que plus agréable les conditions de travail dans cet environnement. Ce constat n’est pas sans impact pour l’industriel. En effet, la contrainte impérative du télétravail dans le monde de l’entreprise a permis de faire sauter plusieurs verrous, a montré que c’était possible. En conséquence, des entreprises, dont les projets de construction ont pu être décalés par la crise sanitaire (premier impact), sont tentées d’adapter les bâtiments, et donc de faire des économies de surface (second impact), à la baisse des effectifs en présentiel. L’égale répartition des prescripteurs (collectivités, BTP, industrie) apparaît en pareil cas comme une force sur lequel le groupe Cougnaud continuera de s’appuyer pour développer ses projets et ses réalisations.

La RE 2020 a constitué un dilemme pour la parlementaire que je suis, représentante des collectivités et des entreprises. Selon moi, il est possible de soutenir les producteurs vendéens d’isolants naturels à base de chanvre (Cavac) ou de cellulose (Igloo) – le 19 janvier, j’ai posé une question orale sur la définition de la réglementation environnementale 2020 - et de considérer que les professionnels de la construction traditionnelle peuvent être forces de proposition pour une construction plus vertueuse. 

Or, dans sa rédaction initiale, la RE 2020 stigmatisait les professionnels de la construction traditionnelle (matériaux minéraux) face aux professionnels de l’écoconstruction (matériaux naturels), notamment au travers de la notion d’analyse du cycle de vie (ACV) dynamique. Je suis naturellement favorable à la réduction de l’empreinte carbone mais il n’était pas envisageable de repenser brutalement une industrie sans impliquer l’ensemble des acteurs. Dans sa version finale, une RE 2020 plus consensuelle propose un calendrier pertinent sans renier l’ambition de construire des bâtiments moins énergivores. 

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