Ce vendredi 7 janvier, j’ai été reçue par les dirigeants de l’entreprise France Naissain, Stéphane Angery (PDG) et Laurence Baillet-Rousseau (directrice).

Ce déplacement à Bouin faisait suite à l’entretien que j’avais pu avoir le 21 octobre avec Laurence Baillet-Rousseau à l’occasion de la journée des entreprises au Sénat, organisée par la délégation aux entreprises dont je suis membre. Entretien au cours duquel la directrice avait pu évoquer des problèmes que rencontre actuellement la société dans le cadre de son développement.

Leader mondial en fourniture de naissains d’huîtres creuses, la société poursuit son développement, malgré la crise sanitaire, tant sur le marché intérieur qu’extérieur.

Marché de l’huître

Le marché de l’huître a connu une période délicate fin 2019 en raison d’un neurovirus. En 2020, la crise de la Covid a également impacté le marché, seule la vente directe d’huîtres a pu se maintenir (en période normale, le marché se répartit à parts égales entre les GMS, les mareyeurs et la vente directe). Faute de pouvoir écouler les stocks, confrontés à l’augmentation des stocks en bassin et à des problèmes de trésorerie, les ostréiculteurs ont réduit l’approvisionnement de naissains. La baisse de production inhérente pose d’ailleurs problème aujourd’hui puisque la consommation d’huîtres est repartie à la hausse. Pour information, la production d’huîtres se fait sur 3 années.

Problèmes évoqués

France Naissain a souhaité soulever 3 problèmes auxquels l’entreprise est confrontée. 3 problèmes et un point commun : l’administration ! Ces soucis font naturellement écho au rapport, toujours d’actualité, que j’avais pu rédiger lors de la session parlementaire 2014-2015 : « Laissez-nous travailler ».

Création de marché à l’export

L’ostréiculture est rattachée à deux ministères : l’agriculture et la mer. Cette double affiliation s’avère plus être une faiblesse qu’une force au sein de la filière.

L’ouverture d’un marché export nécessite entre 3 et 8 années. La difficulté est d’autant plus grande du fait que les naissains sont soumis à des considérations zoo-sanitaires (implantation d’organismes vivants dans un nouvel écosystème).

Malgré le soutien de France Agrimer et de la Direction Générale de l’Alimentation (DGAL), France Naissain déplore le manque de coopération des administrations et l’absence de moyens au sein des ministères.

Brexit

En 2012, France Naissain a saisi l’opportunité d’accroître sa capacité de production en créant une filiale à Jersey (24 hectares exploitables, activité de pré-grossissement).

L’entreprise doit déjà s’accommoder des contraintes locales relatives au travail de salariés extérieurs à l’île (obtention de licences), à l’hébergement (prix du logement multiplié par 3 par rapport à la France, le logement des travailleurs extérieurs est limité à des biens spécifiés), à la difficulté de recrutement sur une île qui compte 1 % de chômeurs…

Depuis le Brexit, les déchargements, soumis dorénavant à un contrôle sanitaire, ne peuvent plus s’opérer à Granville (le port ne fait pas partie des points d’intérêt) mais à Saint-Malo. L’opération passe par les dockers, au lieu de la criée. Allongement du temps et de la distance de navigation, frais supplémentaires de débarquement, contraintes d’emploi du temps du port de Saint-Malo, l’activité de France Naissain à Jersey est compromise en raison du Brexit… du fait de l’administration française.

Agrandissement du site de production à Bouin

Pour faire face à l’augmentation de la demande, France Naissain souhaite développer sa capacité de production. Pour cela, l’entreprise a déposé, en 2019, le projet de création de 4 écloseries. Malgré des dossiers complets, des échanges avec les services compétents et des ajustements, le projet n’aboutit pas. Cela tendrait à conforter l’idée qu’il est plus simple d’être dans l’illégalité ou dans le contournement des réglementations, ce que ne souhaite pas France Naissain. Il est regrettable que les services administratifs bloquent un projet au-delà des attentes réglementaires.

L’ensemble de ces sujets fera l’objet d’actions de ma part auprès du préfet de la Vendée et des ministères de tutelle. 

En poursuivant votre navigation, vous acceptez l'utilisation de cookies destinés à améliorer la performance de ce site et à vous proposer des services et contenus personnalisés.

X