Après avoir été alertée par les organisations syndicales et échangé avec le corps médical, j’ai sollicité une visite de l’établissement public de santé mentale (EPSM) de Vendée, le centre hospitalier Georges Mazurelle à la Roche-sur-Yon.

Avant d’être un lieu de privation et d’isolement, les établissements comme Mazurelle sont avant tout des hôpitaux. Ce distingo est d’autant plus important que l’établissement de la Roche-sur-Yon, construit en 1853, a fait figure de pionnier en s’ouvrant sur la cité, « pas de mur ni de clôture », sous l’impulsion de Georges Mazurelle, dans les années 60.

L’EPSM de Vendée emploie 1 600 agents répartis en plus de 90 métiers différents.

Nous évoquons en permanence les déserts médicaux, la carence de médecins généralistes et spécialistes. La santé mentale fait face aux mêmes difficultés de recrutement, auxquelles s’ajoutent des manques de moyens qui impactent tant les patients que les soignants.

Lundi 22 janvier, j’ai d’abord rencontré les syndicats avant la direction. Tous deux partagent un même constat, de mêmes revendications. Certains éléments sont énumérés dans le rapport Vayne, comme :

  • Le CHS Mazurelle a le plus faible budget, proportionnellement à la population, des hôpitaux psychiatriques de la métropole. La région Pays de la Loire est la dernière région en termes de financement ;
  • La charge de travail est 40 % plus élevé qu’ailleurs ;
  • Des services de soins sont rendus très délicats voire dangereux en raison d’un volume de lits trop important ;
  • Une pénurie de soignants et de médecins pédopsychiatres.

La santé mentale souffre d’un manque d’attractivité. Le docteur Bescond précisait qu’elle fait partie des 4 spécialités les moins sollicitées en internat. Depuis 1992, il n’existe plus de formation spécifique d’infirmier en psychiatrie. Seules une centaine d’heures théoriques sont enseignées en école d’infirmerie et certains étudiants ne réalisent pas de stage en psychiatrie (contre 800 heures de théorie et 1 000 heures de stage en formation spécifique). Des postes ont été ouverts pour pallier le manque de personnel mais ceux-ci demeurent pour la plupart vacants.

La hausse de l’activité, notamment auprès des adolescents (évolution de la file active + 70 %) et la fermeture de structures en Pays de la Loire (Le Mans, Laval et possiblement Cholet) détériorent une situation déjà critique.

J’adresserai une question orale à madame la ministre de la Santé et des solidarités pour la sensibiliser à cette situation qui représente une réelle menace pour notre société.

Des projets porteurs d’avenir

L’EPSM porte cependant un projet d’établissement, ambitieux et porteur d’avenir, coconstruit avec les personnels. Il vise notamment à :

  • Améliorer l’attractivité médicale ;
  • Développer et repenser l’activité ambulatoire ;
  • Améliorer la réponse au non programmé ;
  • Renforcer l’articulation et la gradation des dispositifs.

Par ailleurs, l’EPSM s’engage dans des projets immobiliers afin de mieux adapter les structures aux besoins des patients.

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