Vendredi 16 février, je me suis rendue sur le site yonnais du fabricant français de pneumatique. Cette unité industrielle est le dernier atelier spécialisé dans les pneus à destination des poids-lourds en France.

Michelin, c’est 68 sites de production répartis sur 17 pays, 110 000 salariés dans le monde, dont 20 000 en France. Plus que des pneus, Michelin propose aujourd’hui une gamme de services autour de la mobilité. La marque est n°1 mondial dans plusieurs catégories (économe en énergie, pneus radiaux, pneus motos & scooters). Une de ses forces réside dans la maitrise de la matière première, source de 80 % des innovations.

Accueillie par l’équipe d’encadrement de la Roche-sur-Yon, j’ai participé à une réunion de travail pour appréhender les enjeux industriels et évoquer les marchés internationaux, l’Europe et la menace asiatique. Des adaptations normatives sont nécessaires pour une juste évaluation des pneumatiques à l’achat et la définition de l’usure. Des manufacturiers reconnaissent que leurs enveloppes doivent être changées avant d’atteindre le repère d’usure. La concurrence déloyale se dévoile à l’usage, c’est d’autant plus problématique quand cet aspect peut également avoir un impact sur la sécurité des usagers de la route.

Le site de la Roche-sur-Yon subit actuellement la remise en question du programme Skipper 360 en raison de résultats inférieurs aux objectifs souhaités. Ce plan pluri-annuel, initié en 2016, avait pour ambition de rendre l’usine plus compétitive et réactive, par la modernisation des outils, la création d’une centaine d’emplois et l’acceptation d’une plus grande flexibilité des horaires de travail. Or, le développement n’est pas celui escompté du fait de la baisse des exportations, la stabilité du marché européen et l’agression des concurrents asiatiques. Le gel des investissements fait naître des craintes auprès du personnel malgré le discours qui se veut rassurant de la part de la direction. Contactée par un délégué syndical, je me tiendrai informée des évolutions sur ce site qui emploie 800 personnes.